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L’impossible remaniement de Nicolas Sarkozy

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Qui aurait cru qu’à peine neuf mois après son accession à l’Elysée, Nicolas Sarkozy serait politiquement paralysé au point de ne pas pouvoir procéder au moindre remaniement ministériel ou gouvernemental ? Le président de la République a mangé son pain blanc avec hâte et brulé son état de grâce avec précipitation. En un temps record et alors que son élection avait suscité une vague d’enthousiasme digne de celle qui avait accueilli le socialiste François Mitterrand en 1981, seul un Français sur trois lui fait confiance et suprême dégradation politique, son Premier ministre, le taciturne Français Fillon, caracole gaiement dans les sondages.
En ses temps orageux pour Nicolas Sarkozy, la carte du remaniement reste pour lui le seul acte susceptible de lui redonner un souffle et de le réinstaller dans le champ. Carte suffisamment précieuse pour que le cénacle ne bouille que par le métal qui la compose. Mais cela ne va pas sans d’incontournables questions : le remaniement se fera-t-il aux lendemains des élections municipales, une manière de tirer la leçon d’une débâcle électorale annoncée ? Ou se fera-t-il à la veille de la présidence française de l’Union européenne en juillet prochain, manière de signifier le resserrement des rangs pour mener à bien un décisif combat européen ?
Le timing n’est pas le seul obstacle politique à cette décision. Changer un Premier ministre populaire s’avère difficile à vendre même si Nicolas Sarkozy   répète à qui veut l’entendre que le maintien à Matignon n’est pas indexé à la popularité dans les sondages. Sacrifier quelques ministres au prétexte de leur incompétence ou de leur manque de solidarité est un comble pour un président qui ne cesse de collectionner les bourdes magistrales et les reculs répétitifs.
 Même si Nicolas se refuse à envisager publiquement un calendrier de remaniement ministériel ou gouvernemental, il maintient avec force que l’esprit qui continuera à le guider sera celui de l’ouverture qui a été sa marque de fabrique jusqu’à maintenant. Dans son entretien au «Parisien» cette semaine, il confirme cette tendance : «l’ouverture, je vais la continuer (…) le président de la république n’est plus un homme de parti». Nicolas Sarkozy se permet le luxe ou la provocation calculée de citer quelques personnalités devant qui il compte dérouler le tapis ministériel. Il cite nommément Claude Allègre, l’ancien ministre de l’Education nationale de Lionel Jospin, l’homme qui est entré dans l’histoire des petites phrase assassines pour avoir voulu  « dégraisser le mammouth », une envie d’alléger le monde de l’éducation de son armée de fonctionnaires inutils. Pour Nicolas Sarkozy, Claude Allègre «est un homme avec qui(il) aimerait travailler», « c’est un grand scientifique qui veut changer les choses».
 Le choix de Claude Allègre pour personnifier le second tempo de l’ouverture avait suscité l’ironie mordante du premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande : «si l’objectif de Nicolas Sarkozy est de mettre des milliers de Français dans la rue, je ne saurais trop lui recommander la nomination de Claude Allègre. Il a du talent, et notamment celui-là ».  Mais l’évocation de l’ouverture a fait bondir de son fauteuil Jean François Copé, actuel président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée nationale : «Le problème pour moi, il n’est pas la question de l’ouverture du tout. La première priorité, c’est déjà de faire l’élection, de voir les résultats (…) ensuite il faudra qu’on tire toutes les leçons de tout ça en fonction des résultats, en fonction de la dynamique qu’on veut créer (..) J’étais plutôt pour l’ouverture au départ, je n’ai pas le sentiment que ce soit un plus permanent pour faire bouger les choses». Jean François Copé dirige un groupe parlementaire qui se trouve être au bord de la sédition ouverte contre Nicolas Sarkozy.
Evoquant l’ouverture attendue, le journal « Le Figaro » s’est fait l’écho cette semaine d’un pronostic émis par le leader de l’extrême droite Jean Marie Le Pen selon lequel Philippe de Villiers «le président du Mouvement pour la France et du conseil général de Vendée pourrait occuper le porte-feuille de la famille». Philippe de Villers est une figure de la droite extrême qui, un temps, avait été encouragé en sous main par Jacques Chirac pour affaiblir le Front National de Jean Marie Le Pen.

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