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L’UA face à la crise ivoirienne

Créée en juillet 2002 pour succéder à l’Organisation de l’unité africaine, l’UA faisait, lundi et mardi, ses premiers pas diplomatiques dans un contexte régional et international particulièrement tendu. Les chefs d’Etat africains réunis dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, devaient ainsi aborder la question d’une éventuelle guerre contre l’Irak. Par le biais du président intérimaire de sa commission, Amara Essy, l’UA s’était déjà prononcée contre une action unilatérale de Washington, insistant sur le rôle incontournable des Nations unies. Son actuel président, le chef d’Etat sud-africain Thabo Mbeki, s’était, quant à lui, catégoriquement opposé à toute guerre contre le régime de Bagdad. Les discussions de l’UA devaient surtout se concentrer sur les dossiers qui déstabilisent le continent noir lui-même.
A l’ordre du jour, figurait notamment la persistance des violences en République démocratique du Congo, malgré les accords politiques signés en décembre dernier. Le cas du Burundi – toujours plongé dans les combats inter-ethniques et des affrontements entre rebelles et armée gouvernementale – et celui de Madagascar – dont le président Ravalomanana n’a toujours pas été reconnu par l’instance – étaient également au menu.
Les tensions actuelles en Côte d’Ivoire allaient cependant occuper une place majeure dans ce sommet, auquel le président Gbagbo ne s’est pas rendu. Le président intérimaire de la commission de l’UA a d’ailleurs esquissé la position de l’instance, dimanche, en estimant que le « principe » de l’accord signé le 24 janvier à Marcoussis, dans la banlieue parisienne, était « bon». Si le plan de paix n’est pas contesté dans son ensemble, la «répartition des portefeuilles est une autre chose», selon Amara Essy qui faisait là référence à la possible attribution de la Défense et de l’Intérieur aux rebelles du MPCi.
Cette réunion extraordinaire, qui réunit une trentaine de délégations, réussira-t-elle pour autant à élaborer une politique commune sur le conflit ? Jusque-là, l’Union africaine est restée très discrète, laissant l’initiative d’abord à la Communauté économique ouest- africaine, la CEDEAO, puis à la France. En octobre, Miguel Trovoada, ex-président de la République de Sao Tomé et Principe, a bien été nommé envoyé spécial d’Amara Essy en Côte d’Ivoire, mais son rôle a été presque inexistant. Aujourd’hui, l’UA, poussée par ses ambitions internationales mais aussi par la crainte de voir la crise dégénérer, peut-elle se positionner en dernier recours ? Car sur le terrain, l’urgence est de mise. Laurent Gagbo continue d’ignorer les engagements qu’il a pris à Paris, tout en laissant la rue s’exprimer de façon plus en plus radicale. Abidjan vacille ainsi entre manifestations, barrages, affrontements et accalmies précaires comme c’était le cas lundi. Après les « jeunes », c’était au tour de milliers de « femmes patriotes » de protester devant l’ambassade de France contre des accords inter-ivoiriens de plus en plus incertains.

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