L’opposition mauritanienne a vivement critiqué lundi, les amendements à la loi antiterroriste qui doivent être soumis au Parlement, dénonçant une «dérive dictatoriale visant à légitimer des violations des droits et des libertés». Le président de la Coordination des forces de l’opposition démocratique (CFOD) Ahmed Ould Daddah a fustigé «une dérive dictatoriale visant à légitimer des pratiques de violations des droits et des libertés des citoyens à travers ces amendements, dont certains sont contraires à la loi islamique». Lors d’une conférence de presse, M. Ould Daddah, accompagné des autres leaders de l’opposition, a souligné que les amendements autorisaient «des violations graves de l’intimité des foyers et la séquestration et l’emprisonnement des mineurs qui sont protégés par la charia». Le projet de loi autorise notamment les écoutes téléphoniques et supprime la prescription en matière de terrorisme. Ces deux dernières années, des combattants islamistes de la mouvance d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont multiplié les attaques meurtrières et les enlèvements d’Occidentaux en Mauritanie. Le gouvernement mauritanien a introduit des amendements à la loi antiterroriste de 2005, après les enlèvements de trois humanitaires espagnols le 29 novembre, et de deux touristes italiens en décembre sur le sol mauritanien.