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Nicolas Sarkozy se rend en Afghanistan

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L’image est traditionnellement installée dans les mémoires et pourtant elle est d’une terrible nouveauté : celle du président français Nicolas Sarkozy entouré, en période de fêtes, de soldats français sur le territoire afghan. Dans le genre du cliché larmoyant d’un homme politique remontant le moral de ses militaires déployés sur des théâtres d’opérations étrangers, l’Américain George Bush avait excellé avec la dinde de Thinksgiving et ses descentes surprises, couvertes par le brouhaha des chants patriotiques, sur les bases militaires américaines en Irak.
Nicolas  Sarkozy n’est pas allé jusqu’à verser dans ce folklore cher aux Américains, mais sa visite éclair en Afghanistan, samedi dernier, avait les ingrédients de cette démarche américaine : Le secret qui entoure le déplacement, la brièveté du séjour et le message politique de solidarité aux soldats. La France déploie dans ce pays 1900 soldats engagés au sein de la force internationale d’assistance à la sécurité ( Isaf ) sous commandement de l’Otan et dans l’opération «Liberté immuable» sous commandement américain.
Sous les allures d’un décrochage de courtoisie avant son voyage en Egypte, Nicolas Sarkozy, accompagné du ministre de la Défense Hervé Morin, de celui  des Affaires étrangères Bernard Kouchner et de Rama Yade la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, a tenu à recadrer la politique française à l’égard de la crise afghane : «Les alliés doivent faire en sorte que l’Afghanistan ne devienne pas un Etat terroriste (…) Il se joue ici une guerre, une guerre contre le terrorisme, contre le fanatisme que nous ne pouvons pas et ne devons pas perdre».
Cette détermination est bien loin des propos et des positions de campagne prises par le candidat Sarkozy lorsque, dans un effet de manche électorale bien senti, il estimait que la présence des forces françaises «dans cette région du monde» ne revêtait pas un caractère «décisif». Les pronostics de l’époque prévoyaient une baisse sensible de la présence française en Afghanistan. C’était sans compter avec le virage atlantiste de Nicolas Sarkozy, le prix d’une amitié franco-américaine retrouvée. Aujourd’hui, le discours a changé.
Nicolas Sarkozy est sur une autre longueur d’ondes. Déjà devant le Congrès américain lors de sa récente visite à Washington, Nicolas Sarkozy avait affirmé «L’Amérique peut compter sur la France. Elle restera en Afghanistan aussi longtemps  qu’il le faudra». Aujourd’hui la nouvelle stratégie de  Nicolas Sarkozy se précise d’avantage : «Tout ce qui nous amènera à renforcer notre présence pour aider les Afghans à prendre leur destin en mains, nous verrons ça avec un regard très positif. Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons pas voulu donner le signal du départ, ça aurait été un signal détestable au moment où on voit les ravages que peut faire le terrorisme dans le monde».
«Le Canard Enchaîné» avait affirmé que la France s’apprêtait à envoyer, dans ce pays, une quinzaine de chars lourds «LeClerc» pour renforcer le contingent français. 
Sur les terres afghanes, les forces françaises ne sont pas engagées dans des opérations militaires pour faire la chasse aux Talibans qui menacent de reprendre le pays. Les Français sont d’avantage engagés sur le terrain du renseignement militaire et la formation de l’armée afghane.
En vacances des fêtes de fin d’année, la classe politique française n’a pas beaucoup commenté le voyage surprise de Nicolas Sarkozy.
Seul le parti communiste français s’est porté volontaire pour stigmatiser la physionomie de la nouvelle politique française dans un communiqué cinglant : «Nicolas Sarkozy suit fidèlement son ami George Bush. Il assume son rôle d’allié empressé au sein de l’OTAN et d’une organisation militaire qu’il veut réintégrer complètement. Il fait la démonstration que la France n’aura bientôt plus de voix indépendante». Autant Nicolas Sarkozy est resté silencieux sur l’engagement militaire américain en Irak, autant il s’est montré bavard et extrêmement entreprenant sur l’Afghanistan. Kaboul apparaît dorénavant comme la vraie porte de réconciliation entre Paris et Washington.

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