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Perpétuité pour les terroristes

«C’est un très grand soulagement. Justice a été rendue» a déclaré mercredi soir Marc Apaix, fils d’une victime de l’attentat à la bombe perpétré le 25 juillet 1995 à la station de métro parisien Saint-Michel. «Mais la lutte contre le terrorisme ne va pas s’arrêter là. Il reste Rachid Ramda» a-t-il ajouté, résumant ainsi le sentiment général des membres de la partie civile.
Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem sont en effet les seuls à avoir été jugés pour la série d’attentats qui a touché Paris et quelques villes de provinces entre juillet et octobre 1995.
Condamnés par la cour d’Assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, ils répondaient de leur implication dans trois attentats, celui de Saint-Michel, le plus meurtrier (huit morts et 150 blessés), celui de la station Maison blanche, le 6 octobre (18 blessés), et enfin celui de la station Musée d’Orsay, le 17 octobre (30 blessés). La cour a assorti sa décision d’une peine de sûreté de 22 ans pour Bensaïd, sanction maximale prévue par la loi qui signifie que le condamné ne pourra pas demander de libération conditionnelle avant cette période. Reconnu coupable d’avoir posé la bombe à la Maison-Blanche, il a été déclaré seulement «complice» et non auteur principal pour Saint-Michel, l’avocat général n’ayant pas pu prouver sa culpabilité.
Durant les cinq semaines de procès, Gino Necchi a d’ailleurs été taxé de ne pas assez connaître son sujet, paraissant parfois mal à l’aise, notamment lors de son réquisitoire mardi. Mercredi, la défense a d’ailleurs profité de son dernier temps de parole pour installer le doute dans l’esprit de la cour. Les avocats de Bensaïd, notamment Me Benoît Dietsch, se sont surtout appliqués à disculper l’Algérien dans l’attentat de Saint-Michel, insistant sur le fait que le gendarme, présenté comme le principal témoin oculaire, n’avait pu identifier leur client parmi les trois poseurs de bombe. Fait finalement pris en compte par les sept magistrats de la cour. L’autre accusé, Smaï Aït Ali Belkacem, 34 ans, poursuivi pour l’attentat à la station RER d’Orsay, a été confondu par une expertise de son abonnement RATP qui a montré qu’il était descendu de la rame à la station Javel, précédant celle de l’attentat, quelques minutes avant que la bombe n’explose. Il a été présenté tout au long du procès comme «un jeune désespéré qui s’est tourné comme tant d’autres Algériens, comme une majorité, vers une formation (islamiste) désavouée bien qu’elle ait gagné les élections» en 1992.
Son avocat Philippe Van der Meulen a laissé entendre qu’il ne ferait pas appel. «Il a été condamné pour des faits qui ne sont pas discutables et on ne peut pas espérer une décision clémente. Il aurait fallu qu’il se montre plus ouvert, mais il n’a pas su» a-t-il déclaré. A l’annonce du verdict, Bensaïd a simplement crié «Allah Akhbar!». Ses avocats n’ont pas exclu un appel, mais ont exprimé leur satisfaction.
Restent à présent les zones d’ombre de ce procès. Personne n’est en effet aujourd’hui mis en cause comme auteur de l’attaque de Saint-Michel. Rachid Ramda, lui, considéré comme le financier de l’opération, est toujours dans les geôles anglaises, Londres ayant refusé de l’extrader vers la France malgré les nombreuses demandes de Paris.

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