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Retour triomphal de Najlae Lhimer en France

© D.R

Qui aurait pu croire en scrutant les scènes du retour de Najlae Lhimer à l’aéroport d’Orly qu’il s’agissant de la réception d’une jeune Marocaine sans papiers que le gouvernement de Nicolas Sarkozy, dans sa détermination aveugle et son absence totale de mansuétude, venait d’expulser ? Personne. A voir la cohue des micros et des caméras, l’excitation incontrôlée du fan-club extrêmement mobilisé qui s’était formé au fil des jours, tout portait à croire qu’il s’agissait d’une petite starlette du show-biz prise en flagrant délit d’un impair dont son monde est coutumier pour vendre ou pour communiquer. Il ne serait pas du tout étonnant qu’un réalisateur de cinéma qui a le talent de flairer l’air du temps puisse s’emparer de cette histoire pour en faire un film. Les ingrédients d’un drame humain, d’une souffrance personnelle, d’un suspense politique, d’une émotion collective sont réunis pour créer de belles sensations. L’histoire d’une jeune fille qui avait échappé dans son pays d’origine, le Maroc, à un mariage forcé avant de se retrouver expulsée par la France, parce qu’elle a porté plainte contre son frère qui la violentait. Ce qui accentuait cette étrange impression est le look désarmant de Najlae Lhimer et son phrasé libéré de toute contrainte sauf celle d’exprimer avec des mots simples la détresse qu’elle était en train de vivre. Pendant un instant, elle incarna le visage de la grande revanche des tous ces jeunes que la froide inhumanité de l’Etat, sous Brice Hortefeux et Eric Besson, n’a pas voulu épargner. Le retour de Najlae Lhimer n’était pas un choix délibéré du gouvernement, brusquement saisi pour une crise aiguë de remords. Il fut imposé par le contexte politique sensible. Les mauvaises langues pourront toujours dire qu’à partir du moment où les autorités consulaires françaises étaient maîtresses de l’agenda de l’octroi des visas, elles auraient pu attendre et ne pas faire coïncider ce retour avec de la grande séquence électorale qui s’ouvre devant le président de la République. L’image de Najlae Lhimer débarquant en France à la veille du premier tour des régionales, célébrée comme une héroïne ayant triomphé d’une injustice, d’une frêle personne ayant maté un monstre froid, est-il de nature à adoucir l’image d’un exécutif qui a surtout brillé, comme les socialistes lui ont souvent fait le reproche, par son manque d’humanité et le manque de pertinence dans ses choix ? D’autres pourront arguer qu’en autorisant ce retour avec ce timing, ils n’en tirent pas un bénéfice évident plus qu’ils ne tirent une balle dans la jambe de sa majorité et de sa gouvernance. Najlae Lhimer était en train de devenir une icône atour de laquelle des associations de femmes fermement soutenues par l’opposition qui dénonce l’inhumanité d’un tel acte, s’étaient mobilisées. Najlae Lhimer a de fortes chances de rester encore dans l’actualité puisque RESF (Réseau Eduction Sans Frontière) qui s’était mobilisé pour elle, sera tenté d’en faire sa mascotte avec ce mot d’ordre : Il fallait que «la menace de l’expulsion cesse de peser sur les milliers de jeunes, le plus souvent scolarisés, que les aléas de leurs vies ont amené en France».

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