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Sarkozy et Fillon en quête d’exemplarité

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Serait-ce la vie normale d’un gouvernement que de voir éclore presqu’un scandale par semaine ou s’agit-il simplement d’un label de fabrique de la gouvernance Sarkozy ? La question est d’autant plus pertinente qu’il ne se passe pas un jour sans que le clinquant d’une casserole fasse retentir les grands titres de l’actualité. Le dernier tintamarre fut provoqué par l’affaire de l’actuel ministre du Travail Eric Woerth dont l’épouse travaillait comme conseillère fiscale auprès de la première grande fortune de France Liliane Bettencourt, accusée d’évasion fiscale, quand lui gérait le Budget de la France. L’opposition dénonce le conflit d’intérêt et appelle à la démission d’Eric Woerth. Bien qu’apportant un soutien indéniable à son ministre du Travail, l’homme-emblème de la grande réforme des retraites, le Premier ministre François Fillon a cédé une phrase qui en dit long sur les débats qui doivent travailler la majorité présidentielle et sur la prise de conscience de la perte de crédibilité du politique: «Nous avons tous, hommes publics, un devoir d’exemplarité… j’aurais l’occasion dans les prochain jours avec le président de la République de prendre de nouvelles décisions dans cette direction». C’est que pour le Premier ministre comme pour le président la coupe doit être pleine depuis longtemps. Le scandale à répétition n’a jamais fait office de politique. Avec une régularité de métronome, les ministres de Nicolas Sarkozy n’ont jamais failli à se faire distinguer. Du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui se fait condamner pour «injure raciale» jusqu’à Eric Woerth soupçonné de pratiquer un flagrant conflit d’intérêt, en passant par le secrétaire d’Etat Christian Blanc qui fume 12.000 euros de cigares par mois, de Fadela Amara secrétaire d’Etat à la Ville qui loge sa famille dans son logement de fonction, d’Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération qui use et abuse de jets privés payés par le contribuable et des permis de construire, à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et du Sport qui place son fils Pierre à un poste sans rapport avec sa formation et ses diplômes, jusqu’à Christine Boutin qui touchait la somme de 9.500 euros pour la rédaction d’un rapport fantaisiste. La malédiction ne semble pas se limiter aux ministres mais s’étend aux personnalités nommées par le président Sarkozy comme Jeannette Bougrab qui dirige la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) et qui selon «Le Canard Enchaîné» aurait doublé son salaire, de 6.900 euros que touchait son prédécesseur Louis Schweitzer à 14.000 euros. Les nombreuses affaires qui ont durement secoué la crédibilité de l’équipe gouvernementale ne sont pas étrangères au désamour qui plombe Nicolas Sarkozy dans les sondages. Et le devoir d’exemplarité invoqué par François Fillon est sans aucun doute la dernière bouée de sauvetage pour pouvoir prétendre reprendre la main. Il est vrai que l’atmosphère d’impunité dans laquelle baignent ces nombreux ministres pécheurs a donné un rude coup à l’autorité et la crédibilité de l’Etat. Cette situation met davantage de pressions sur Nicolas Sarkozy qui, pour se redonner une virginité à l’approche de la grande bataille présidentielle, doit concocter un remaniement gouvernemental dont la plus importante ambition est de faire oublier les grandes bourdes de ses ministres.

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