L’opposante et ex-Premier ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, jugée par un tribunal de Kiev pour abus de pouvoir, a reproché mercredi aux procureurs d’être au service d’une «machine répressive contre l’opposition». Dès le début de l’audience, la défense a demandé la révocation des deux procureurs, Olexandre Mykypenko et Lilia Frolova, cinq jours après le placement en détention provisoire de Mme Timochenko qui a suscité une vague d’indignation dans le monde. «Les procureurs ont commis un crime, ils sont devenus complices de la poursuite d’une personne innocente et font partie de la machine répressive contre l’opposition, au lieu de chercher la vérité», a critiqué Mme Timochenko. «Ils ne manquent pas de goujaterie lorsqu’ils demandent de placer en détention la personne que le président (ukrainien, Viktor Ianoukovitch, ndlr) n’aime pas et ne veut pas voir en tant que concurrente», a-t-elle ajouté. Le tribunal a rejeté la requête de la défense. Une centaine de partisans de l’égérie de la révolution pro-occidentale en Ukraine en 2004 se sont rassemblés près du tribunal et ont brandi des portraits sur lesquels on pouvait lire «A bas la bande!» (au pouvoir) «Ioulia est notre présidente». Jugée depuis le 24 juin, Mme Timochenko est poursuivie pour avoir outrepassé ses pouvoirs de Premier ministre en 2009 en autorisant, sans l’approbation du gouvernement, la signature de contrats sur l’importation de gaz russe à un prix jugé désavantageux pour Kiev. Ioula Timochenko, candidate malheureuse à la présidentielle ukrainienne de 2010 contre Viktor Ianoukovitch, n’a eu de cesse de dénoncer un procès politique.