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Un Kadhafi en cache un autre

© D.R

Qui sera l’heureux successeur de Mouammar Kadhafi ? Cette question se pose aujourd’hui avec beaucoup d’insistance dans la Jamahirya. En Occident, ou dans les chancelleries accréditées à Tripoli, chez le peuple ou dans les coulisses mêmes du régime en place, les avis sont partagés. Ce sera ou bien Saâdi, ou bien son aîné Saïf al Islam, président de la Fondation Kadhafi. Les deux « frères-ennemis » se livrent, depuis quelque temps, une bataille rangée. Un rapport de force est donc engagé, à la faveur des pronostics qui vont bon train. Saïf al Islam met son talent de « pro de la communication » pour trouver grâce aux yeux d’un Occident de plus en plus séduit, il se présente comme la personnification de la « Nouvelle Libye ». « La Libye doit devenir un pays ouvert et démocratique. Autrement, elle deviendra une dictature réactionnaire fasciste », avait déclaré « La Glaive de l’Islam », comme se plaisent à le surnommer les dirigeants occidentaux. Anglophone, germanophone et partiellement francophone, ce dauphin est considéré, à juste titre, comme « l’artisan du retour de la Libye au sein de la communauté internationale ». Profitant de ses prérogatives à la tête de la Fondation Kadhafi, qu’il a créée avec l’aide de son père, il a réussi à retaper « l’image » terne d’une Libye qui n’a, jusqu’il y a peu, fait parler d’elle qu’à travers les « attentats terroristes », les sorties «anti-sémites» et autres «frasques diplomatiques» du colonel. « Alors que toutes les compagnies pétrolières américaines reviennent à Tripoli, la révolution est terminée », ose dire Saïf al Islam, quitte à « fâcher » le « père de la Révolution ». Le dégel que connaissent les relations entre Tripoli et les capitales européennes, est principalement dû à l’action de ce fils charismatique qui a parfaitement conquis le cœur de l’Occident. La Fondation, à la tête de laquelle il siège, a réussi de grands coups humanitaires, aussi bien que médiatiques. Souvenez-vous de l’affaire des otages (occidentaux) du groupe Abou Sayyaf de Jolo (Philippines), de la libération des touristes allemands pris en otage dans le sud de l’Algérie… Ces initiatives, dont le succès fut retentissant, portent la signature de la Fondation présidée par Saïf al Islam. Chouchouté en Occident, ce dauphin sait que son avenir se joue également sur le front intérieur. « Un pays grand comme trois fois la France, mais à 90% désertique et peu peuplé (5,5 millions d’âmes), les masses sont censées se gouverner seules », renchérit-il. Lors de la dernière crise des caricatures danoises, ce politicien rodé a risqué même de s’aliéner un «ami d’extrême-droite» italienne, en l’occurrence Roberto Calderoni, en contrepartie de quelques degrés de plus sur l’applaudimètre populaire, sans que sa  « lune de miel » avec l’Occident n’ait fait de dégâts. Saïf al Islam est resté le candidat favori de l’Occident pour la succession à son père.
Reste, maintenant, à « scruter » les chances de son frère cadet, Saâdi. Réputé « proche » des « frères d’armes » du « père de la Révolution du 1er septembre », ce dernier a les faveurs des « faucons » du régime en place. Seulement voilà, sa réputation de « buteur raté» lui a valu d’être écarté des hautes sphères du pouvoir. Aujourd’hui, Saâdi Kadhafi se contente de diriger la Ligue nationale de football. Mais là encore, il n’a cessé de « botter en touche ». A preuve, la piètre prestation du Onze libyen lors de la CAN 2006 en Egypte. Autre « footaise » à mettre au passif de ce dirigeant, l’échec des négociations avec le sélectionneur marocain Badou Zaki pour diriger l’équipe nationale libyenne. En lieu et place de Zaki, il a porté son dévolu sur l’entraîneur égyptien Mohsen Salah. Raison invoquée ? Zaki a exigé un salaire mensuel de 50.000 euros, alors que son homologue égyptien s’est contenté de 20.000 euros.
Un mauvais calcul…

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