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Washington piégé en Irak

Un officier de la police irakienne a indiqué avoir vu des assaillants prendre en embuscade une patrouille américaine au sol, dans l’Ouest de Mossoul, au Nord de l’Irak, provoquant l’intervention d’un Blackhawk. Un missile a alors été tiré contre l’hélicoptère, qui tentant d’éviter l’engin a heurté le second Blackhawk. D’autres témoins confirment cette version, précisant qu’un des deux hélicoptères s’était écrasé après avoir été touché par un missile sol-air SAM-7. La chute de ces deux appareils porte à quatre le nombre d’hélicoptères américains tombés en Irak en moins de deux semaines. Le 2 novembre, un appareil de transport Chinook s’était écrasé à 50 kilomètres à l’Ouest de Bagdad. Seize soldats américains y avaient péri. Le 7 novembre,six autres avaient été tués dans la chute d’un Blackhawk à Tikrit, le fief du président déchu, Saddam Hussein. Ces pertes confirment la radicalisation de l’opposition armée irakienne à la pénétration américaine. La guérilla prend de l’ampleur parallèlement, à l’aggravation des pertes de la coalition. Les quelque 155 000 soldats de la coalition et les 100 000 hommes des forces de sécurité, irakiennes, enrôlés par les Américains, seraient confrontés à seulement 5 000 guérilleros, particulièrement motivés et efficaces, selon le général américain d’origine libanaise, Abizaïd. Il précise que « certains diront que c’est peu, mais quand vous apprenez qu’ils sont organisés en cellules, qu’ils ont un mode d’action brutal et déterminé, qu’ils ont accès à beaucoup d’argent et de munitions, vous comprenez alors combien ils sont dangereux». Toujours selon le général Abizaïd, cité par le «New York Times», «les loyalistes à Saddam Hussein, et non les activistes étrangers, constituent le plus grand danger pour les troupes américaines et pour la stabilité en Irak, en capitalisant sur l’agitation politique et économique et en engageant des jeunes gens en colère sans emploi pour faire le sale boulot ». Des responsables américains ont par ailleurs confirmé que le général Abizaïd déménagera environ 150 planificateurs militaires de la base centrale du commandement à Tampa en Floride, aux Etats-Unis, pour Qatar, afin qu’ils travaillent plus près du théâtre des opérations en Irak. Toujours sur ce plan militaire, l’Administration Bush rencontre de plus en plus de difficultés à faire participer des troupes de pays alliés à participer à l’occupation de l’Irak. L’enlisement des troupes américaines dans ce pays les dissuade d’envoyer des troupes. Ainsi, après le massacre du quartier général italien à Nassiryah, le Japon a décidé de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à l’envoi de quelque 700 soldats. Le revirement du gouvernement japonais est symptomatique. Car, son attitude est suivie par l’Inde et le Pakistan et surtout par la Turquie qui vient de renoncer à dépêcher des troupes en Irak, malgré le feu vert du Parlement. Séoul,dernier espoir de l’Administration Bush en vue d’obtenir une assistance substantielle en troupes à Bagdad, est en train de s’amenuiser face à l’opposition populaires sud-coréeene qui se traduit par la multiplication des manifestations. Sur le plan politique, la perspective d’un transfert des pouvoirs aux Irakiens s’est nettement rapprochée après la signature d’un accord entre le Conseil provisoire de la Coalition (CPA), dirigé par les Américains, et le Conseil de gouvernement transitoire irakien. L’actuel président de ce dernier, Jalal Talabani a annoncé dès samedi l’organisation d’élections avant fin 2005 en vertu, de l’accord en cinq points conclu le jour même avec l’administrateur en chef américain, Paul Bremer. Selon cet accord, une assemblée transitoire sera élue avant la fin mai 2004 par des conseils de notables dans chacune des 18 provinces de l’Irak. Elle choisira un gouvernement provisoire avant fin juin de la même année. De son côté, le « New York Times » a indiqué que l’Administration américaine avait accepté de rendre la souveraineté à l’Irak dès juin prochain, avant la rédaction d’une nouvelle constitution. Washington insistait auparavant sur la nécessité de la rédaction d’une constitution et la tenue d’élections nationales comme préalable au retour à la souveraineté des Irakiens. Cette volte-face ressemble bien à une fuite en avant, faute de pouvoir se désengager autrement du bourbier irakien.

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