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Abderrazak Atidi : «Moukawalati a besoin d’être révisé»

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ALM : Comment se porte le marché de l’emploi au niveau de la région Tadla-Azilal ?
Abderrazak Atidi : L’expansion de l’économie marocaine et son ouverture sur le marché extérieur ont provoqué de profondes mutations dans les procédés de production et dans les structures de qualification. Cette évolution technologique a fait que le marché de l’emploi exige des compétences et des aptitudes mieux adaptées.
Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à souffrir de la difficulté à trouver de bons profils. La situation est paradoxale : d’un côté, les jeunes diplômés au chômage se multiplient, chaque année, et d’un autre côté, la demande se fait de plus en plus pressante quant à la recherche de compétences pour dynamiser l’économie. Certes, la croissance économique demeure inégale puisqu’elle ne bénéficie pas dans les mêmes proportions à l’ensemble des régions. Tadla-Azilal dispose de plusieurs potentialités surtout dans le secteur de l’agroalimentaire (26% des betteraves, 19% des agrumes,17% des olives, 19% de lait des productions nationales), et du tourisme rural (sites naturels et historiques de renom). Mais le tissu économique est encore à sa phase embryonnaire.

Quel est votre bilan au titre de l’exercice 2007 ?
L’Agence a enregistré1551 inscrits, réalisé 1400 entretiens de positionnement, 565 bénéficiaires des ateliers de recherche d’emploi, et 458 entreprises visitées. Pour ce qui est des programmes de promotion de l’emploi, «Idmaj», programme de formation, a permis l’insertion de quelque 558 jeunes de la région dans la vie active, soit 12% de l’objectif fixé dans le contrat-programme de l’Agence. Pour sa part, «TAEHIL», programme de formation à la carte et de formation qualifiante, a permis respectivement la formation et l’insertion dans le seul secteur de l’enseignement privé de 161 jeunes diplômés, qui sont dans la majorité des titulaires de licence en littérature, soit 75% environ. Ces formations à la carte ont été réalisées dans le domaine de la pédagogie et de la communication en partenariat avec l’Académie régionale du ministère de l’Education et la Rabitat de l’enseignement privé. De même, des formations qualifiantes ou de reconversion ont été mises en place dans le domaine de la comptabilité et gestion, du commerce, de la topographie et de l’offshoring en partenariat avec l’OFPPT. Et ce, dans le but d’améliorer l’employabilité de 100 jeunes diplômés en difficulté d’insertion. Il est à noter que ces formations ont été définies par le Comité régional d’amélioration de l’employabilité (CRAME) et validées par des professionnels. Enfin, «Moukawalati», programme d’appui à la création d’entreprises, a connu des difficultés depuis son lancement. Sur 411 inscrits, 300 candidats ont traversé le cap de la présélection et seuls 96 projets ont été retenus par la commission de sélection du CRI. 42 projets uniquement ont eu l’agrément des banques. Ce qui a permis, à fin décembre 2007, la création de 21 entreprises dans le domaine du bâtiment, de l’enseignement, des services d’apiculture, de confection et de chaudronnerie, générant ainsi 63 emplois. En ce qui concerne les structures d’accompagnement, le guichet unique, CCIS, a encadré la quasi-totalité des porteurs de projets de la région. Par ailleurs, d’autres guichets ont vu le jour pour renforcer la capacité d’accompagnement : guichet de la FST de Beni Mellal, de la Fondation Banque populaire et celui de Dar El Fellah à Fquih Ben Salah.

Vous avez précisé que le programme «Moukawalati» a du mal à décoller dans la région. Comment comptez-vous y remédier ?
Le programme d’appui à la création d’entreprises est très stratégique pour la région de Tadla- Azilal. Il n’existe pas de recettes magiques ni de formule universelle pour relever le défi et de réussir. Néanmoins, je peux dire que « Moukawalati » a besoin d’être révisé tout en mettant en œuvre d’autres mesures d’accompagnement. Je citerai, entre autres, une offre plus variée en matière de crédits allant de 250.000 à 1.000.000 DH pour répondre aux différentes catégories de projets. Le taux d’intérêt devrait être inférieur à 4% et il devrait y avoir une participation active des banques avec une unification et une simplification de la procédure d’octroi des crédits. Autre prérogative: il est impératif qu’il y ait une décentralisation de l’acte d’investissement au niveau des banques régionales, et qu’on procède à élaboration d’une charte Moukawalati qui prévoit un système fiscal privilégié. Et en vue de mieux préparer les jeunes à devenir créateurs d’entreprises, le cursus de l’enseignement et de la formation doit intégrer des modules d’initiation qui devraient démarrer à partir du collège.

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