Dans le but de peaufiner les pratiques pédagogiques et pour répondre à des attentes exprimées par les enseignants, la délégation du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur d’Oujda a entamé la troisième phase des journées de formation dispensées aux enseignants des différents cycles. Un recyclage qui a commencé mardi 25 novembre et qui continuera jusqu’au 18 décembre. Des formations ciblées pour toutes les matières et toutes les branches afin d’échanger et de partager les pratiques qui sont en mesure de rehausser le niveau des élèves. Un niveau qui ne cesse de régresser selon l’ensemble des enseignants.
«Le but préconisé est de permettre aux praticiens de la classe d’envisager des modes de fonctionnement adaptables et innovants pour impliquer davantage les élèves dans le processus de leurs propres formations», a expliqué à ALM Mostafa Zerouali, inspecteur de français. La question à laquelle les participants aux différents ateliers ont essayé d’apporter des éclairages c’est comment rendre les élèves plus réceptifs.
Une telle réflexion a amené les participants à soulever la problématique des contraintes institutionnelles et les marges de liberté préconisées par les projets pédagogiques. C’est ce qu’a expliqué Miloud Belati, coordinateur central au MEN, lors de sa communication sur «Une didactique raisonnée du texte littéraire». «Rien ne peut réussir si on ne prend pas en considération les problèmes auxquels sont confrontés élèves et professeurs. Pour résoudre une situation de blocage , il faut adopter une didactique réfléchie du texte littéraire à travers cinq axes : la réception littéraire en milieu scolaire, la place et l’intérêt accordés par les élèves à l’étude d’une œuvre, l’approche adoptée par l’enseignant, le type de lecture préconisé dans les différentes situations d’apprentissage et l’intérêt personnel des élèves», a indiqué M.Belati. Dans l’optique de la réception du texte littéraire, le point de départ n’est plus quelle est la signification du texte, mais plutôt quel est son effet sur le lecteur. C’est l’interaction entre le monde textuel et le monde extratextuel par le biais d’une activité «imageante» qui développe chez l’apprenant des attitudes personnelles de réception et d’acquisition. Le recours à des procédés de valorisation et de comparaison entre la multiplicité des références culturelles dans une œuvre littéraire (le milieu social, la situation historique et politique,…) risque de gêner la compréhension. L’élève pourrait même ne pas se sentir concerné par l’œuvre étudiée et laisse tomber sa lecture pour une autre activité mentale. Pour contourner ce problème, l’animateur a proposé d’adopter une autre attitude face au texte littéraire: chaque œuvre pourrait être considérée comme une réponse à une question ou à une problématique d’ordre philosophique, sociologique, psychologique, politique, etc.
Un lecteur qui s’engage d’une manière émotive dans la lecture d’un texte est plus actif que celui qui ne s’y engage pas. Il a donc plus de chances de comprendre son cours et de retenir l’essentiel de l’information contenue dans ce texte. L’idéal serait de prévoir des moments de réflexion pour permettre aux élèves d’exprimer leurs émotions : ce qu’ils ont aimé ou pas apprécié.