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Tanger : Le secteur du tissage se revitalise

Le tissage est l’une des anciennes activités artisanales qui distinguent la ville de Tanger. Après avoir connu un certain déclin durant plus d’une décennie, ce secteur reprend actuellement quelque peu de son ancien rythme de croissance. «Cette profession était à son apogée jusqu’aux années 80. Elle faisait vivre des centaines de familles. Les anciens produits du tissage connaissaient à l’époque une forte demande», explique l’amine de la corporation des tisserands de la wilaya de Tanger, Boughaleb Saïdi. Et de préciser que les gens portaient des vêtements traditionnels du tissage tels les haïk, jellabas, burnous… «C’était un commerce juteux grâce aux grandes ventes que connaissaient certains articles comme les jellabas ouazanias et zaïlachias. Les maâlem (maîtres tisserands) employaient des tisserands originaires des deux villes d’Ouazzane et d’Asilah pour pouvoir satisfaire leurs clients en ses deux modèles de cet habit traditionnel. De même, les gens avaient l’habitude d’acheter des produits du tissage pour l’intérieur de leur maison. Il s’agissait entre autres de des couvertures et tapis».
Le secteur du tissage a été touché, pendant les années 90, par un sérieux déclin. «La non compétitivité des matières premières était à l’origine de ce déclin. Et la plupart ont dû abandonné ce secteur pour exercer d’autres métiers», précise M. Saïdi, faisant remarquer que «cette profession a connu, ces dernières années, un certain regain, qui est dû en grande partie au développement du secteur touristique ainsi qu’aux perfectionnements apportés au secteur du tissage à Tanger».
La ville du détroit, selon la même source, compte près de 150 maîtres-tisserands.
La plupart des ateliers de tissage se trouvent, depuis une soixantaine d’années, au premier étage du Fendak Chejra. Ce bâtiment attire un nombre important de touristes grâce «à son ancienne architecture qui date de l’époque où Tanger était ville internationale. Il a été construit par des Anglais qui voulaient en faire une caserne. Outre son aspect historique, nos articles du tissage sont à l’origine de cette affluence de visiteurs que connaît ce site», souligne Mohamed Dakoune qui exerce le métier de tisserand depuis une quarantaine d’années.
Des dizaines d’autres tisserands ont choisi d’ouvrir leurs ateliers dans des quartiers populaires tels Casabarata, l’ancienne médina et Plaza de toros. «Le métier compte des anciens tisserands et exige beaucoup de concentration et de patience. Mais, il risque de disparaître à cause d’un manque d’une école pour la formation de jeunes tisserands et un souk pour la commercialisation de nos produits. Les autorités doivent organiser plus de manifestations pour la promotion de ce secteur d’artisanat. Elles doivent aider les petits tisserands à y prendre part», souligne M. Dakoune.
Les tisserands affirment que leur situation a commencé à s’améliorer. Ils ont vu leurs ventes augmenter grâce à de nouveaux articles tels des châles, des sacs, des habits traditionnels… «Les gens s’intéressent aussi à notre production pour la décoration de l’intérieur de leurs maisons. Les nouveaux articles tels les couvre-lits, les nappes, les rideaux, les coussins…, connaissent une forte demande. Mais le secteur souffre d’un manque de matières premières pour pouvoir satisfaire nos clients», déplore M. Dakoune. Et d’ajouter que «les tisserands ont l’habitude de cotiser pour acheter ce qui leur manque en matière de fils des usines de confection basées à Tanger. Ils doivent se déplacer jusqu’à Casablanca alors qu’ils n’ont pas les capacités financières de s’approvisionner en grandes quantités de marchandises comme l’exige le marché».

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