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54% des dentistes utilisent toujours le plombage : Halte au mercure dentaire !

© D.R

L’OMS considère que le mercure élémentaire est toxique pour les systèmes nerveux central et périphérique.

Encore beaucoup de médecins dentistes au Maroc continuent d’utiliser l’amalgame dentaire (plombage) alors qu’il présente un danger pour la santé. Il contient du mercure lié à d’autres  matériaux (argent, cuivre, étain, zinc). Une récente étude menée par le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), la Faculté de médecine dentaire de Rabat et la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat  au niveau des cabinets dentaires de Rabat et Kénitra a révélé que 54% des dentistes utilisent toujours l’amalgame dentaire. 46% des répondants ont déclaré ne plus utiliser  l’amalgame dentaire pour restaurer les dents et ils ne font pas l’extraction d’ancien amalgame dentaire.

L’OMS considère que le mercure élémentaire est toxique pour les systèmes nerveux central et périphérique. L’inhalation de vapeurs de mercure peut avoir des effets nocifs au niveau digestif, nerveux, immunitaire, pulmonaire et rénal, et peut même être fatale. L’autre véritable problème a trait à la gestion des déchets d’amalgames produis par les cabinets dentaires.  Cette enquête qui s’est déroulée entre le 15 avril et le 15 juillet 2017 a ciblé  les  médecins dentistes exerçant dans le privé et le secteur public. Un questionnaire a ainsi été établi pour évaluer la situation de la gestion des déchets mercuriels dans les cabinets dentaires et sensibiliser les dentistes à l’importance de cette gestion. Il en résulte que 42% des médecins dentistes jetaient les déchets d’amalgames dentaires dans les poubelles publiques. Le Centre anti-poison fait remarquer que ce chiffre est supérieur à celui observé en Inde où 39% des médecins dentistes déposaient les déchets d’amalgames dans les poubelles publiques. Seuls 10% des dentistes ont déclaré  avoir un contrat avec des sociétés de récupération des déchets médicaux et pharmaceutiques. 

Pour les auteurs de l’étude la situation est alarmante vu la quantité importante des déchets toxiques produits par les cabinets dentaires, qui est mélangée avec les déchets ménagers. La cause principale de cette situation est le vide juridique et le manque de sensibilisation par rapport à la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination. L’étude a ainsi montré que seulement 10% des médecins dentistes connaissaient cette loi alors que 90% l’ignoraient. Par ailleurs, 84% des dentistes ont déclaré qu’ils n’ont jamais été soumis au contrôle du ministère de la santé. Et pourtant, le renforcement du contrôle de la tutelle permettrait de vérifier l’application de bonnes pratiques de gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques par les médecins dentistes. Autre constat à relever : la gestion des déchets d’amalgame qui contiennent du mercure nécessite une formation spécialisée. Cependant, seuls 52% des responsables de la gestion des déchets dans les cabinets dentaires ont suivi une formation en gestion des déchets. L’étude signale que la gestion des déchets médicaux   est assurée dans 48% par les assistants des médecins dentistes, dans 26% par les médecins dentistes aidés par leur assistant. Dans 38% des cabinets, cette responsabilité est attribuée à la femme de ménage ou à la secrétaire. Les auteurs de l’enquête insistent sur le fait que les facultés de médecine dentaire doivent intégrer un programme de sensibilisation dans le cursus initial de formation. Pour sa part,  le conseil de l’Ordre des médecins dentistes devra jouer un rôle important dans la sensibilisation des médecins dentistes installés. Les autorités responsables doivent se mobiliser pour la mise en application de la loi 28-00 relative à la gestion des déchets.

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Le danger des crèmes éclaircissantes 

De nombreuses femmes utilisent des produits cosmétiques  pour éclaircir le teint, décolorer les taches de rousseur ou se débarrasser des taches de vieillesse. Certains d’entre eux  peuvent contenir du mercure, notamment certaines crèmes et savons éclaircissants de la peau vendus hors circuit contrôlé. Ces produits ont une teneur en mercure supérieure à 1 ppm, alors que les teneurs tolérées sont inférieures à 1 ppm. Ces produits exposent les utilisatrices à des risques. Selon l’OMS, ces produits peuvent endommager les reins. Le mercure que ces produits renferment peut aussi provoquer des éruptions, des décolorations et des cicatrices cutanées. Le CAPM conseille la population d’éviter l’utilisation de ces crèmes et savons dangereux  reconnaissables par certaines mentions sur l’emballage des produits pouvant signaler la présence du mercure.

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