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Benaïssa rassure les députés

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Après avoir été l’invité de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des conseillers, en début de semaine, le chef de la diplomatie marocaine, Mohamed Benaïssa, s’est entretenu mercredi soir avec les membres de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants. A l’ordre du jour, l’examen des derniers développements dans l’affaire du Sahara et l’éventuel rapprochement de points vue entre le Maroc et l’Algérie. Cette réunion, présidée par l’Usfpéiste Rachida Benmesaoud, a permis à Benaïssa de rappeler aux députés que « le Maroc demeure fermement attaché à ces principes de souveraineté sur ses provinces du Sud, quelle que soit la solution trouvée à ce conflit artificiel ».
Bien que son discours ait été assez peu précis, « le ministre a assuré que la question de l’intégrité territoriale du Maroc a commencé à amorcer un nouveau virage ».
En témoignent le changement de la position espagnole après l’arrivée de Zapatero, le renforcement des relations avec les Etats-Unis qui, désormais, considèrent le Maroc comme un allié stratégique, sans oublier le soutien indéfectible de la France.
Latifa Bennani Smires, députée istiqlalienne et membre de la Commission des Affaires étrangères, pense que « depuis la démission de James Baker, un débat est né au sein du Parlement sur les opportunités que le Maroc devrait saisir pour en finir une fois pour toutes avec cette affaire ».
Elle cite la question de la régionalisation. En effet, Benaïssa n’est pas le seul ministre concerné par cette question. Le gouvernement, tout entier, doit y mettre du sien. En effet, l’autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine est une option tout à fait acceptable pour le Maroc. D’ailleurs, ce n’est que la consécration des efforts de La conjoncture actuelle peut être favorable à la position marocaine, certes, « mais cela ne signifie pas que nous devons s’endormir sur nos lauriers », estime Rachida Benmesaoud. « L’heure est à l’action diplomatique accélérée ». C’est ce que soutient le député Rniste, Ali Maâzouzi, également présent à la réunion de la commission, mercredi dernier. Pour lui, les déclarations des responsables algériens et de la presse algérienne sont toujours aussi belliqueuses à l’égard du Maroc qu’elles ne l’ont été il y a une trentaine d’années. « Les Algériens ont du mal à tourner la page de 1963 », affirme Maâzouzi. Toutefois, si ce conflit artificiel dure depuis plusieurs années, il sera difficile de le résoudre en quelques jours. C’est le message que Benaïssa a implicitement voulu transmettre aux députés. Maâzouzi a souligné que « Benaïssa a peut-être sciemment voulu éviter de donner des détails concernant le dialogue maroco-algérien ». Il n’a pas voulu se précipiter, ajoute-il.
Le manque de clarté, dans l’exposé du ministre des Affaires étrangères, apparaît pour certains comme une « manière subtile d’écarter l’institution parlementaire de l’affaire du Sahara ». D’autres, comme Rachida Benmesaoud, estiment que « le silence du ministre sur certains détails de l’affaire n’est en rien de l’avarice de sa part. Cela répond plutôt à un souci d’assurer un maximum de sérénité au climat des négociations entre le Maroc et l’Algérie ».
Et qui dit négociations, dit « offres » et « concessions ». Sur ce point, également, Benaïssa est resté assez flou. Cependant, Benmesaoud espère que « les cadeaux seront réciproques ». En d’autres termes, l’Algérie doit comprendre que la solution politique de l’affaire du Sahara est une condition sine qua non de la construction maghrébine.

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