Société

Maintien du statu quo

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La Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée chaque année le 10 octobre, est l’occasion de relancer le débat sur cette délicate question. Le collectif contre la peine de mort a récemment adressé un mémorandum au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux présidents des deux Chambres du Parlement. Le document en question porte sur une révision du Code pénal et de procédure pénale en vue de les adapter aux conventions et résolutions internationales. Si le Royaume fait partie des pays les «plus aptes» à abolir cette peine, la situation demeure inchangée. L’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH) condamne le statu quo dans ce dossier. «Il est navrant de constater qu’aucune avancée n’a été enregistrée. Et pour preuve, les tribunaux continuent à prononcer la peine de mort aussi bien pour des actes de terrorisme que pour des crimes de droit commun. Il faut aussi noter que le Maroc s’est abstenu à deux reprises d’adopter un moratoire sur la peine de mort», déclare Amina Bouayach, présidente de l’OMDH. «Cette situation ne doit pas pour autant nous décourager. Au contraire, nous comptons continuer notre plaidoyer pour abolir cette peine qui constitue une violation grave des droits de l’Homme et en l’occurrence le droit à la vie», poursuit-elle. Pour le collectif contre la peine de mort, le Maroc a accusé un grand retard dans ce dossier et appelle à une révision réelle de la législation nationale et de la pratique judiciaire. «Le gouvernement doit revoir la politique pénale dans le cadre d’une réforme profonde du système pénal national et son adaptation aux principes de la liberté, de la justice et du respect de la dignité humaine», affirme Mme Bouayach.
Le collectif n’a pas manqué de préciser que la dynamique universelle en faveur de l’abolition de la peine de mort prend de plus en plus d’importance à travers la coalition mondiale contre la peine de mort. C’est ainsi qu’à fin 2008, plus des deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique.
Les pays abolitionnistes de droit pour tous les crimes sont à présent au nombre de 94 alors que dix pays l’ont aboli, pour les crimes ordinaires contre 35 l’ayant supprimée au niveau de l’exécution. L’OMDH a pu constater qu’une large majorité des personnes rencontrées est favorable à l’abolition de la peine de mort. «À travers notre participation à des forums et à des rencontres, nous avons remarqué que la grande majorité des Marocains sont pour l’abolition de cette peine. Pour ce qui est des partisans du maintien de cette peine, nous sommes prêts à ouvrir un débat avec eux. L’obstacle réside chez les responsables politiques et non pas chez les citoyens», a-t-elle indiqué. Rappelons que les condamnations à mort ne sont plus appliquées dans notre pays depuis 1993, après l’affaire Tabit. Depuis son intronisation en 1999, le Roi Mohammed VI n’a signé aucun ordre d’exécution et ce en dépit des attentats terroristes du 16 mai 2003 ou encore de l’affaire du tueur en série de Taroudant de 2004.

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