Société

Tué sans mobile apparent

© D.R

Les éléments de la deuxième Brigade criminelle près la PJ de Casablanca-Anfa viennent d’entrer dans leur bureau, ce matin du lundi 9 février 2004. Ils sont aussitôt alertés qu’un homme, la quarantaine, qui avait été transporté, la veille, par les éléments de la Protection civile aux urgences de l’hôpital Ibn Rochd, a rendu l’âme. Lorsqu’ils arrivent aux urgences, les éléments du 9ème arrondissement de police sont déjà sur les lieux en train d’effectuer le premier constat d’usage. La victime présente une grande blessure à la tête et des ecchymoses sur tout le reste du corps. Qui est-il ? Qui l’a violenté à mort et pour quelle raison ? Ce sont les questions principales que se posent les enquêteurs qui n’ont pas encore un début de piste. Ils commencent à chercher tout indice leur permettant de prendre la bonne direction pour l’enquête. Ils commencent par le registre des urgences. Selon ce dernier, la victime a été évacuée par les éléments de la Protection civile de la Cité Plateau, tout près de l’immeuble n°15. Aussitôt, les limiers de la 2ème brigade sont montés dans leur fourgonnette à destination du quartier précité afin de chercher un nouvel indice. Sur les lieux, ils ont découvert des traces de sang par terre. Ils sont convaincus que la victime a bel et bien été transportée de ce lieu. L’homme a-t-il été tué, sur ce lieu, près de l’immeuble n°15 à la Cité Plateau ? Apparemment non. Personne n’a entendu le moindre bruit d’une bagarre à cet endroit. A-t-il été violenté ailleurs ?
Et, si oui, comment est-il arrivé à ce lieu? Aurait-il pu être violenté par l’un des vagabonds qui errent dans ce quartier ? Pour répondre à ces questions, les enquêteurs ont entamé une opération de ratissage dans les environs en ciblant, notamment, les vagabonds et quelques jeunes hommes qui demeurent dans le quartier. D’un jeune à l’autre et d’un vagabond à l’autre, les enquêteurs commencent à désespérer de mettre la main sur l’auteur du crime. Car personne ne connaît la victime. Il fallait attendre le début de l’après-midi, quand ils ont conduit l’un des vagabonds vers la morgue de l’hôpital pour qu’il regarde le corps du défunt. Dès que le vagabond a vu le corps, il l’a reconnu sans hésitation. “Oui, il s’appelle Abdeddayem et demeure à Derb Ferrane Ajjir, à Derb Ghallef“, affirme-t-il. Les enquêteurs n’ont pas tardé une seconde pour accompagner le vagabond à destination du domicile du défunt. Quand ils ont frappé la porte, une femme leur a ouvert. C’est la femme du défunt. “Qu’est-il arrivé à ton mari ?“, lui demande l’un des éléments de la brigade. Fondant en larmes, elle leur a appris qu’il a été agressé la veille par quatre membres d’une même famille demeurant à Derb Ferrane Ejjir. Elle leur a ensuite indiqué leur domicile.
C’était la nuit du dimanche 8 février, quand le défunt, Abdeddayem, quarante ans, père d’un enfant de 12 ans, rentrait chez lui. Seulement, il fut surpris par Fettah, trente-deux ans, qui lui a barré le chemin. Il était dans un état d’ivresse avancé. Que lui voulait-il ? Le provoquer, tout simplement. Avait-il un compte à régler avec lui ? Non. D’abord, Abdeddayem est une personne sans problèmes, jouissant d’une bonne réputation dans le quartier. Ensuite, Fettah, un homme cruel, de mauvaise réputation, avait déjà agressé d’autres voisins de son quartier avant l’arrivée d’Abdeddayem. Pour l’éviter, ce dernier l’a repoussé. Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à Fettah, qui a asséné de nombreux coups de poing à Abdeddayem. Celui-ci a tenté de se défendre. Seulement, le frère, le père et le cousin de Fettah sont venus prêter main-forte à leur parent en maltraitant violemment Abdeddaym. D’un coup à l’autre, ce dernier a fini par s’évanouir. Transporté aux urgences, il a rendu l’âme.
Les enquêteurs ont arrêté, lundi dernier, le père, le frère et le cousin de Fettah, âgés respectivement de 60, 29 et 15 ans. Alors que ce dernier, âgé de 32 ans, n’a été alpagué que mercredi dernier. Le quatuor a été traduit, jeudi, devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort.

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