Société

Un escroc qui se fait reprendre

© D.R

Elégant de la tête aux pieds, un quadragénaire gare sa Peugeot 206 de couleur bleue devant une agence bancaire  de Casablanca. Il descend de la voiture et avance à pas lents. Il tient une mallette de couleur marron à la main gauche et un portable, dernier cri, à la main droite.
Une fois à l’intérieur, il cherche des yeux le bureau du directeur de l’agence. Quelques secondes plus tard, il le repère. Il se dirige directement vers le bureau sans passer par le service d’accueil ni par la secrétaire.
Il frappe à la porte avant d’entrer avec un grand sourire aux lèvres.
Le directeur, occupé par l’examen de quelques documents, se lève pour l’accueillir et le prie de s’asseoir. Le portable du client sonne. «Excusez moi», lance-t-il au directeur avant de se lever et s’éloigner de quelques centimètres de la chaise. Il porte son portable à son oreille : «Non, non ! Ne négocie pas avec eux. Attendez mon arrivée…Je tiens à être présent. Ce n’est pas un simple marché…», dit-il à haute voix, à son interlocuteur à l’autre bout du fil.
Le directeur a entendu évidemment toute la conversation. Le visiteur se rassied et ouvre sa mallette. Il en sort un document et le présente au directeur. « Je m’appelle Fettah. Je suis directeur général d’une société d’export», affirme-t-il au directeur. «Que puis-je faire pour vous. Je suis à votre disposition», lui répond le directeur avec une grande courtoisie.
Fettah, parlant couramment la langue française, explique au directeur de l’agence l’objet de sa visite. «Je veux ouvrir un compte bancaire dans votre agence», indique-t-il. Il lui remet deux chèques bancaires d’une valeur globale de cinq millions de dirhams avant de les récupérer par la suite.
Le directeur a l’impression, aussitôt, qu’il a affaire à un client sérieux et solvable.
Le directeur lui demande sa carte d’identité nationale. Le quadragénaire rouvre sa mallette et commence à fouiller.
«Ah, j’étais très préoccupé tout à l’heure au point que je ne me rappelle plus où j’ai laissé ma carte d’identité», lance-t-il en continuant à fouiller entre les documents. Gagnant la confiance du directeur, ce dernier lui ouvre un compte bancaire sans aucune difficulté. Une semaine plus tard, le client revient chez le directeur de l’agence bancaire et lui demande un crédit de 20 mille dirhams. Sans difficulté, il le lui en accorde rapidement.  Il empoche l’argent avant de rebrousser chemin. La semaine suivante, il retourne à l’agence bancaire pour demander un deuxième crédit de 50 mille dirhams. Pour le directeur, cette démarche a eu l’effet d’une gifle. Il lui demande de revenir le lendemain.
Le lendemain matin, Fettah rentre au bureau du directeur de l’agence. Là, deux hommes qui l’attendaient visiblement lui demandent sa carte d’identité nationale. Ce sont deux policiers qui l’ont conduit ensuite vers le commissariat de police. Fettah est un escroc. Il n’en est pas à son premier coup. Repris de justice, il a déjà purgé trois peines d’emprisonnement pour escroquerie. 
Ayant un niveau scolaire ne dépassant pas le secondaire, Fettah a été embauché dans plusieurs sociétés sans être titularisé par aucune  d’elles. Il se retrouve du jour au lendemain à la rue.
Encouragé par un professionnel  de l’escroquerie connu des services de police, il a commencé à vouloir soutirer de l’argent frauduleusement. Concernant la Peugeot 206, il l’a loué avec des faux papiers. Après quoi, il l’a abandonnée.
Pour la quatrième fois, il a été condamné par la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca à deux ans de prison ferme.

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