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Cadrage : Ramadan, l’autre alibi

Ramadan, c’est dans quelques jours. Il a eu la très mauvaise idée de « débarquer» après les vacances et la rentrée scolaire, vous diront plusieurs pères de famille. Et vas-y pour un autre mois de frénésie et d’excès. Mois de piété et de solidarité, principes fondateurs d’ailleurs de ce pilier de l’Islam, c’est aussi l’une des périodes où la consommation bat son plein. Ça grouille partout. Tout le monde se souvient, d’un soudain, tacite et commun accord, qu’il manque quelque chose dans le garde-manger, garni ou pas, de la famille. Qu’il manque une pièce dans l’arsenal des cuisines ou qu’il faut carrément se doter d’un nouveau téléviseur pour mieux se gaver des mille et une productions télé. Évidemment, ce ne sont pas les vendeurs d’habits traditionnels ou de tissus qui vont se plaindre, ni les herboristes et autres prestataires de services occasionnels liés à ce mois sacré.
Les mosquées affichent complet. Les fidèles occasionnels sont de la partie par regain de conscience religieuse ou pour être « in ». De toutes les manières, il faut aussi un passe-temps et il n’est pas interdit de troquer le costume-cravate et son «avec deux glaçons» baigné par une lumière tamisée pour une petite virée, en jellaba-babouches-tarbouch du côté des lieux de culte. C’est au moins cela de gagné sur l’ennui de la vie moderne qui reprendra ses droits dans un mois, sinon moins si la lune est de connivence !
Ramadan, c’est le mois de toutes les reconversions. Chacun cherche la manière qui l’arrange pour plus de conformité avec l’esprit de ce mois, se purifier l’âme. Ou alors trouver un palliatif aux vieilles habitudes de toujours.
Venons-en maintenant aux questions qui fâchent. Et d’abord les plus terre-à-terre. Ramadan, cela est devenu synonyme de graves tracas de santé, non seulement ceux accusés par les diabétiques, mais aussi pour le commun des mortels. Pourtant, ce n’est pas sorcier, disent les spécialistes en calories et autre cholestérol. Il faut se nourrir bien, assez et équilibré. Consacrer un temps raisonnable aux bras de Morphée et ne pas trop se donner toujours l’illusion qu’on peut faire un marathon, impunément.
Autre question qui fâche, l’on travaille moins pendant ce mois de piété. Des recherches sérieuses affirment que l’activité économique chute de manière significative et que la machine tourne au ralenti. C’est l’autre revers de la médaille.
Dans les administrations, et pas elles seules, l’on oublie la piété. Et l’on triche. L’alibi est tout trouvé, comme l’excuse: Ramadan. M. Untel est absent. Prieur occasionnel, il est parti faire la prière du Dohr et il aurait oublié de réintégrer son bureau. Avec la torpeur ramadanesque, évidemment que l’on a de ces omissions. Ramadan est un autre mois d’août qui a réussi à s’incruster dans notre chère année de l’Hégire !  Sauf qu’à cette cadence, le Ramadan et août vont finir par arriver en même temps et on vous laisse imaginer les dégâts.
Du reste, Ramadan est un mois fort sympathique. Profitez-en sans excès et bon Ramadan quand même.  

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