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Un laboratoire certifié

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ALM : Quelles sont les différentes étapes de développement d’Afric-Phar depuis sa création?
Driss Chaoui : Notre laboratoire est créé en 1965. C’est une société marocaine, premier laboratoire marocain à l’époque. Il en existait certes d’autres, mais en général, ce sont des sociétés rachetées. Aujourd’hui, nous ne sommes plus à 100% marocain. Avec les exigences du moment, nous nous sommes adossé à un partenaire portugais qui a pris le contrôle de 33% de notre capital. Remarquez qu’il s’agit d’une originalité, puisque chez la plupart des laboratoires de la place, le capital est dominé par des entreprises étrangères. Nous investissons 20 millions de dirhams par an dans la mise à niveau. Notre organisation a été entièrement revue. La certification acquise est d’abord un moyen de travail et non la recherche d’un label qualité. Nous répondons aux exigences normatives à l’interne, au niveau national et international. L’ISO nous apporte un plus en termes d’organisation et de reconnaissance au niveau mondial.
Comment s’est passé le processus de la certification ?
La démarche pour l’obtention de l’ISO 9001 version 2000 a pris 18 mois. Nous avons été audités par deux organismes, d’abord par le ministère marocain de l’Industrie, du Commerce et des Télécommunications, puis par l’agence internationale Afaq dont le certificat nous donne une reconnaissance mondiale. Nous avons audité toutes nos activités. D’autres laboratoires certifiés sur l’ancienne version se sont limités à l’aspect commercial. Nous sommes de ce fait le premier laboratoire marocain à avoir obtenu l’ISO 9001 version 2000 pour l’ensemble de ses activités.
Cette certification suscite certainement chez vous de nouvelles ambitions pour le marché international ?
Notre objectif, c’est d’exporter vers l’Europe. Nous attendons juste maintenant pour se faire la validation de notre site de production par l’agence portugaise Infarmed. Ce sera probablement en juin.
Quelle position occupe Afric-Phar sur le marché intérieur ?
D’après les statistiques, nous avons la meilleure performance du marché en terme d’évolution. Nous sommes parmi les 13 premiers, sur un total de 26. L’objectif : c’est de faire partie des 10 premiers.
La conjoncture actuelle est-elle favorable à l’expansion ?
Avec notre partenaire européen, nous essayons d’investir avec l’objectif de toucher le marché européen. Le marché local sera dynamique avec les réformes prévues, notamment en ce qui concerne l’assurance-maladie obligatoire (AMO). Le Marocain consomme en moyenne 200 dirhams de médicaments par an et voit le médecin rarement, faute de moyens.
Nous tournons actuellement à 50% de notre capacité. L’handicap majeur des laboratoires marocains, c’est la sous productivité qui dépasse 40%.
Mais nous sommes le seul secteur qui a déjà le niveau européen. Dès le départ, nous avons adopté les normes européennes et mondiales.
Vous avez introduit récemment au Maroc une tri-thérapie pour soigner le sida…
Effectivement. Il s’agit des mêmes médicaments mais en génériques. Ce qui va permettre dans un futur proche de permettre aux malades d’avoir accès aux soins à un prix attractif. L’autorisation de mise au marché est déjà obtenue. Nous attendons les appels d’offres publics pour soumissionner. Nous avons aussi signé des accords avec Main Pharma, leader australien dans le traitement du cancer.

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