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À quoi sert le CNOM ?

© D.R

Des instances sportives qui ne font rien, il y en a à la pelle au Maroc. Le CNOM (Comité national olympique marocain), pour ne citer que lui, en fait partie. Pour avoir une idée sur l’utilité de cette institution, dont la date de création remonte à 1959, il suffit de se connecter sur le site Internet www.google.com, puis mettre comité national olympique marocain. Le moteur de recherche vous renvoie directement à l’adresse «comité international olympique-organisation–structures». Première remarque : le contenu laisse à désirer. Sur la première page figurent deux noms. Celui du président, le Général Housni Benslimane et celui du secrétaire général, le colonel Mustapha Zekri. Le reste n’a rien à voir avec les activités du CNOM. Mais plutôt celles du CIO : organisation, structures, actualités, mission du mouvement olympique, etc. Selon les textes et les règlements en vigueur, le rôle du CNOM consiste à assurer une certaine coordination entre les différentes fédérations et à trancher en cas de litige ou conflit entre ces dernières. Outre son rôle de coordinateur, le CNOM a pour mission d’organiser et de préparer les rendez-vous sportifs inscrits dans le calendrier du CIO, comme les Jeux olympiques, les Jeux panarabes ou encore les Jeux méditerranéens. Or sur le terrain, la réalité est autre. Le CNOM est en sommeil profond depuis plusieurs années. « Cela fait plus de 10 ans que le comité n’a pas tenu son assemblée générale.
C’est une calamité. Ce n’est pas comme ça que le sport avancera au Maroc», a fait remarquer un membre fédéral, sous couvert de l’anonymat. À tel point que l’on se demande à quoi sert cette instance. Non seulement elle est incapable de statuer sur des cas de conflits entre fédérations, le cas de la fédération de l’escrime, aujourd’hui devant la justice, mais, au fil des années, le CNOM est devenu un tour-opérateur qui ne se soucie que des voyages, avec comme principal critère le copinage. Les derniers jeux olympiques d’Athènes en sont l’illustration parfaite. Des invitations par ci et par là sur le dos du contribuable. Si ce n’est Hicham El Guerrouj et Hasna Benhassi, qui ont sauvé les meubles, le bilan aurait été catastrophique. Pourtant, tous les moyens financiers ont été mis en place pour motiver les troupes et honorer l’image du Maroc. En tout, 2 millions de DH ont été débloqués par la Tutelle. Et c’est le CNOM, qui porte aussi la casquette du financier, qui s’est chargé de répartir cette enveloppe. Répartition jugée inéquitable par plus d’une fédération, telle la fédération de Taekwondo qui s’est vue attribu 400 000 DH, ou encore de la boxe qui a reçu quelque 600.000 DH, sachant que cette discipline a toujours brillé de mille feu dans les rendez-vous olympiques.
D’autre, considérées comme disciplines non olympiques, tel le golf qui a perçu 1 millionde DH, ont, toutefois, bénéficié de cette manne financière, à un moment ou l’équitation, qui fait partie des sports olympiques, a reçu, elle aussi, 1 million de DH, sans faire le déplacement à Athènes. Mais la part du lion est revenue au trois disciplines-vedettes: le foot (3 millions de DH, l’athlétisme (2,3 millions de DH) et le tennis (1 million de DH). Normale, puisqu’elles sont bien représentées: Benslimane pour le foot, Aouzal pour l’athlétisme et Mjid, qui n’est autre que le vice-président du CNOM, pour le tennis. Les Olympiades d’Athènes passées, avec tous les scandales que l’on connaît, les Jeux panarabes d’Alger ont été, en quelque sorte, la goutte qui a fait déborder le vase. Le Maroc, cinquième derrière l’Egypte, l’Algérie, la Tunisie et la Syrie, personne ne s’attendait à un tel recul. C’est dire que le sport national, victime de l’anarchie et de l’improvisation, est malade et a besoin plus que jamais d’un diagnostic détaillé pour trouver le remède de cheval.
L’heure est venue pour mettre en place une vraie politique de développement bien planifiée avec des objectifs bien déterminés et les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Mais bien avant, nos dirigeants devront rendre des comptes. S’ils ont le courage bien sûr. Car cela va faire bientôt deux mois que les Jeux olympiques ont pris fin, sans qu’aucun bilan ne soit dressé. Et ce devant le silence le plus total du gouvernement.

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