De nombreux clubs européens rechignent à laisser partir leurs Africains pour préparer et disputer la CAN-2008 (20 janvier-10 février), mais doivent s’incliner devant les règlements et laisser leurs joueurs, gênés entre leurs obligations vis-à-vis de leur employeur ou de leur pays. Pour les matches de Coupe d’Espagne mercredi, le Real a essayé de retenir Mahamadou Diarra et le FC Séville a essayé de garder deux autres Maliens, Seydou Keita et Frédéric Kanouté. Mais les trois joueurs devaient arriver aux Emirats Arabes Unis, où les autres «Aigles du Mali» préparent déjà la Coupe d’Afrique. Les Andalous ont d’autant plus insisté que la Fédération camerounaise s’était mis d’accord avec le Barcelonais Samuel Eto’o pour différer au week-end suivant son arrivée au stage des Lions Indomptables. En Angleterre, Everton a voulu retenir son Sud-Africain Steven Pienaar, mais a dû s’incliner devant l’évidence de la loi. «Les joueurs dûment convoqués doivent être libérés 14 jours avant le premier match de la compétition, quelle que soit la date du premier match de l’équipe concernée», avait rappelé la Fédération internationale (Fifa). Sous ces parties émergées de l’iceberg, de nombreux clubs en Europe ont doucement insisté auprès de leurs joueurs pour tenter de les garder le plus longtemps possible avant qu’ils ne rejoignent le Ghana, où se déroule le tournoi. «Le président (de Séville) nous appelle tout le temps», dit Keita, interrogé par une radio. «La nation c’est important, mais le club c’est notre gagne-pain». En France, la Ligue 1, où jouent depuis longtemps de nombreux Africains qui partent tous les deux ans passer une partie de l’hiver à la CAN, s’est depuis longtemps résignée à laisser partir ses joueurs, mais les dents grincent. «Il n’y a pas de problème avec les clubs», tempère le sélectionneur français du Mali, Jean-François Jodar. Les clubs ont raison d’essayer. Ils n’ont pas fait un forcing effréné. Lundi, Séville a très poliment essayer de garder Kanouté et Keita, en proposant de nous les amener tout de suite après en avion. J’ai dit non, et le règlement joue en notre faveur. C’est tout». «Ce ne sont pas les clubs qui sont fautifs, reprend Jodar, c’est la Fédération camerounaise! Ce n’est pas parce que les clubs mettent la pression qu’il faut céder.
• Emmanuel Barranguet (AFP)