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Entretien avec Bouchra Marmoul, la première femme jockey du Maroc

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ALM : Comment êtes-vous entrée dans le domaine du cheval ?

Bouchra Marmoul : Je suis originaire de la ville d’El Jadida, ville réputée pour son amour inconditionnel pour le cheval, comment résister alors à la tentation d’évoluer dans le milieu des courses ? Pour moi au début, faire une carrière de jockey n’était qu’un rêve, voire une utopie. Comme vous le savez, la course hippique marocaine a été quasiment réservée aux hommes. Elle est aujourd’hui mixte. Je suis très fière d’avoir fait une entorse à cette logique.

Le hasard vous a-t-il été d’un secours pour que votre talent voie le jour ?

Le long fleuve, pas toujours tranquille, coulait… encore fallait-il savoir nager. C’est la Société royale d’encouragement du cheval qui m’a présentée au début au grand public, sur sa page Facebook. C’est ce qui m’a permis de participer à ma première course hippique le dimanche 30 mars 2014 à l’hippodrome Rabat-Souissi. Cette course je ne l’oublierai jamais. Sur le cheval «Azag Bouznika», propriété de Sanad Bouchaib, j’ai pu officiellement devenir la première femme marocaine jockey et terminer la course en troisième position.

Vous vous êtes présentée à Abu Dhabi pour participer à l’étape finale du Prix Sheikha Fatima Bint Mubarak pour les jockeys femmes. Comment s’est déroulée cette course?

Une bonne course dans l’ensemble, mais en réalité, le cheval que j’avais monté a éprouvé une légère difficulté dans les premiers mètres et cela m’a coûté quelques précieuses secondes. J’ai essayé par la suite de le calmer et il a fini par s’adapter. Ensemble, nous avons fait comme nous le pouvons et nous avons terminé à la 4ème place à une poignée de secondes du podium.

Des succès dans ton escarcelle ?

Pas vraiment. Mes ambitions dépassent de loin mes résultats actuels même si tout le monde me félicite pour mes classements honorables, notamment en Angleterre où j’ai terminé 3ème pour le compte de ce même prix. Je veux viser l’impossible au pire je réussirais. Je suis encore jeune, je suis âgée à peine de 23 ans et aujourd’hui, en tant que cavalière, je ne crains pas les obstacles et je concourrai avec autant de passion que d’envie.

La Sorec a déniché votre talent. Avez-vous un message à lui transmettre ?

Je remercie la Sorec pour ce qu’elle a fait jusque-là pour moi. J’aimerais juste qu’elle m’accompagne davantage dans le volet formation. Si j’ai raté le podium lors du prix Sheikha Fatima Bint Mubarak c’est en partie à cause de quelques techniques que les autres jockeys ont mieux faites que moi, faute de formation pointue.
Et l’intérêt final, c’est l’approche approfondie de l’animal, savoir maîtriser parfaitement sa monture, etc. Consciente que je dois me donner plus que les autres apprentis, j’observe et j’attends patiemment qu’on me donne encore des chances et que les propriétaires des chevaux de courses me fassent eux aussi confiance.

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