Même scénario, à un mois d’intervalle toutefois. La Grèce s’est – une fois de plus imposée face au Portugal (1-0) lors de la finale de l’Euro-2004. Le hasard aura voulu que ces deux grandes équipes, qui ont ouvert les hostilités de l’Euro-2004, se retrouvent en match de finale et se quittent sur un résultat semblable à celui de leur première rencontre.
Les Hellènes avaient, en effet, disposé de leurs homologues lusitaniens lors du match d’ouverture (2-1). Cette seconde victoire est une preuve que la supériorité des vainqueurs n’est plus à prouver. Pourtant, cette sélection grecque ne figurait nullement sur la liste des tombeurs de ce Championnat européen.
En effet, jusque-là modeste comme équipe, la Grèce n’a jamais autant fait parler d’elle. Chose qui l’a reléguée au rang des équipes non menaçantes. Mauvais calcul, diront les observateurs avertis. Le Portugal en sait quelque chose. Et la preuve est, aujourd’hui, irréfutable. Tel un rouleau compresseur, la sélection grecque a tout broyé sur son passage. À l’exception de la Russie, qui fut plus surprenante en remportant le match de poule (2-1). L’Espagne, également, s’en tirera à bon compte par un match nul.
Sinon, les victoires se sont succédé à un rythme effréné pour les Hellènes. Durant les 95 minutes qu’aura duré le match de la finale, la combativité était intense et l’on a assisté à du très bon football. Aucune concession n’eut lieu de part et d’autre, le long de la rencontre. Les deux équipes cherchaient la victoire, en plus d’une revanche pour le Portugal. Mais comme par enchantement, les tentatives portugaises, comme lors du match inaugural, se soldaient par un échec. Même les plus dangereuses. Ce qui pourrait paraître sorcier peut, cependant, trouver réponse dans le système défensif grec. Infaillible et imperméable, tel un mur en béton, la défense grecque aura réussi à juguler toutes les intentions hostiles venant des Portugais. À telle enseigne que les Figo, Costa ou autre Ronaldo se résignèrent à tirer de loin. D’ailleurs, ce véritable mur infranchissable aura suscité le courroux de plus d’un joueur et plus d’un observateur. On en voulait à cette Grèce-là de baser sa stratégie sur la défensive. Que cherche-t-on à prouver par là? N’est-il pas vrai que lors d’une rencontre, seul le résultat compte ? De plus, la Grèce n’est pas à 100% retranchée dans sa ligne défensive.
Le résultat est là et il aura fallu aller le chercher : il est impensable que l’on puisse marquer, tout en restant embusqué dans la surface de réparation. Par ailleurs, le football grec n’est pas né de la dernière pluie. Le savoir-faire était là, il fallait juste le ciseler et l’inscrire, techniquement, dans la bonne tactique. Chose à laquelle s’est attelé, trois années durant, Otto Rehhagel, l’entraîneur allemand qui a mené la Grèce jusqu’au bout du rêve et qui, comme il l’avait promis en cas de victoire, pourrait se permettre de rouler dans les bandes réservées aux bus d’Athènes.