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Marathon des Sables : C’est parti !

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"C’est l’Everest des marathons!", s’exclamait un concurrent, la veille du départ, fier de participer à une course connue pour être l’une des plus difficiles du monde. "Il faut à la fois gérer le désert, avec une chaleur avoisinant souvent les 50° en plein soleil, et les tempêtes de sable, mais aussi les kilomètres et l’autosuffisance alimentaire", explique Patrick Bauer, créateur et directeur du Marathon des sables. Les concurrents, âgés de 18 à 70 ans, parmi lesquels se trouvent plus d’une centaine de femmes, doivent porter un sac-à-dos contenant leur nourriture pour les sept jours de l’épreuve, leurs vêtements, leur sac de couchage, une boussole, de l’aspi-venin, une fusée de détresse. Seule l’eau est distribuée tout au long de la course. A l’occasion de la vingtième édition, les organisateurs ont prévu un marathon plus difficile encore que les autres années avec des dénivelés plus importants et des étapes plus longues. Visiblement, cela plaît aux coureurs. Ils sont 200 de plus qu’en 2004 et les organisateurs ont dû refuser environ 200 demandes. Les Français et les Britanniques sont une nouvelle fois les plus nombreux, mais 35 autres nationalités sont représentées dans la course. "On doit vraiment nous prendre pour des fous!", plaisante un concurrent britannique, ajoutant que "le Marathon des sables est en fait un défi sportif : je cherche à savoir jusqu’où je suis capable d’aller !". Se retrouver seul avec soi-même, les rencontres durant l’épreuve, la découverte du désert sont d’autres motivations partagées par la majorité des participants.
Selon Patrick Bauer, les concurrents "forment une famille". Selon lui "le Marathon, c’est avant tout un état d’esprit marqué par le respect et le partage". Le Marocain Lahcen Ahansal, 33 ans, a gagné sept des vingt Marathons dont celui de 2004 et participe une nouvelle fois à la course. Il habite Zagora, une ville située dans la région où est organisée l’épreuve. "Sans le Marathon des sables, je serais certainement berger ou en train de travailler dans un chantier. Je peux dire sans hésiter que cette course m’a permis d’exister !", confie-t-il. On peut maintenant le voir à la télévision marocaine, dans une publicité pour une banque : il donne une paire de chaussures à un enfant qui court pied nu à ses côtés. Michel, qui en est à son 18ème marathon, court avec Didier, un malvoyant, pour la troisième fois. "C’est extrêmement motivant d’être à deux", explique-t-il. Michel est un guide pour Didier et ce dernier re-motive son ami dès qu’il a une baisse de forme. L’objectif de Didier, outre participer à une course "extrême", est de montrer aux handicapés "qu’on peut faire des choses extraordinaires même en étant invalide". Il court pour Retina France, une association qui regroupe des non-voyants et malvoyants. A son retour, il racontera ses impressions dans des conférences. " On peut être un invalide heureux", ajoute-t-il. Michel associe chaque année à la course une action de développement. Il collecte des stylos et cahiers dans les écoles françaises pour que les organisateurs du Marathon des sables les distribuent dans les villages traversés par la course. De même, avec l’organisation du Marathon, il finance l’installation de stations de pompage d’eau pour les nomades ou à proximité de villages et d’écoles. Cette année, des canalisations seront installées sur deux kilomètres pour amener l’eau à une école.
Le Marathon des sables est beaucoup plus qu’une course, assurent les participants. A leurs côtés, quelque 400 personnes suivent l’épreuve. Ils font partie de la logistique, sont médecins, contrôleurs de course, chauffeurs de voiture, journalistes. Beaucoup viennent depuis plusieurs années, emballés par l’ambiance Marathon des sables.

Caroline Taox AFP

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