« Un monde s’effondre », écrit à la Une le journal, sur un photomontage d’El Hadji Diouf se tenant la tête, au-dessus d’autres joueurs et du sélectionneur de l’équipe du Sénégal, en larmes ou se retenant de pleurer.
Dans un compte-rendu intitulé « Tunisie-Sénégal: 1-0 : un rêve s’affaisse », le journal affirme que les Sénégalais ont, après leur élimination, offert au stade de Radès un mauvais spectacle, « des images (…) terribles. Choquantes pour tout esprit portant les valeurs du sport ».
« Le Sénégal est subitement devenu fou sur la pelouse de Radès. Il a perdu la raison; il était disjoncté. Le spectacle a été bouleversant, hallucinant. Radès en est resté figé, ébahi par cette grande équipe qui s’affaisse », décrit-il.
« Aujourd’hui, non seulement la Coupe n’ira pas à Dakar, mais le Sénégal est sorti par la petite porte, sur une vulgaire image de mauvais perdant », ajoute-t-il. Dans un commentaire intitulé « La honte ! », le quotidien estime par ailleurs qu' »une erreur d’arbitrage a fait partir la rencontre en vrille et fait perdre les Lions ». « Mais cela justifie-t-il tout ce qui s’en est suivi? », se demande-t-il. « Dans quelques jours, peut-être même quelques heures, beaucoup de choses seront regrettées par certains acteurs de ce match. Certains n’en reviendront pas d’avoir eu une attitude qu’il ne fallait pas, d’autres se rappelleront avec dépit de leurs propos acides prononcés dans des moments de tension », croit-il savoir. Cependant, assure-t-il, « les faits demeureront, les images ne pourront être effacées (…). Et en les revoyant, c’est un sentiment de honte qui prédominera naturellement ».
Le match a basculé lorsque la Tunisie a ouvert le score, à la 65e minute, par Mnari. Estimant qu’une faute sur El Hadji Diouf n’avait pas été sifflée quelques secondes auparavant, des joueurs et membres de l’encadrement technique sénégalais se sont précipités sur l’arbitre, entraînant une interruption de cinq minutes.
La rencontre a repris à la 70e minute après que les Sénégalais eurent rejoint leur banc. Mais elle s’est terminée dans la confusion générale, avec notamment la sortie de l’arbitre sous escorte des forces de la sécurité.