Couverture

La grève des autoroutes s’enlise

© D.R

Le dialogue de sourds se poursuit entre Autoroutes du Maroc et le principal syndicat des salariés en grève depuis plus d’un mois. Les syndicalistes viennent de prolonger de sept jours la grève alors qu’aucun dénouement ne se profile à l’horizon. Pire encore, les relations entre les deux parties ont connu une nouvelle escalade cette semaine après l’intervention des forces de l’ordre. En effet, des grévistes ont voulu empêcher des fonctionnaires et des cadres de la société d’assurer la relève dans les guichets de péage sur les autoroutes. L’intervention s’est soldée par des arrestations dans les rangs des grévistes avant que certains parmi eux ne soient relâchés. «Sept de nos camarades à Agadir et huit autres à Bouznika ont été arrêtés puis relaxés. Mais ce lundi, trois de nos affiliés ont été de nouveau placés en détention à Larache et autant de monde à Tanger et Tit Mellil. Ces neuf personnes devaient être toutes déférées devant le procureur du Roi hier», déclare Abdellatif Soutih, secrétaire général du Syndicat national des fonctionnaires des guichets d’exploitation des autoroutes, affilié à l’UMT (Union marocaine du travail). M. Soutih considère que la réaction du syndicat est tout à fait légitime face à la volonté de l’administration d’affecter des inconnus ainsi que des cadres aux postes du personnel en grève. Pour ce dernier, le mouvement de débrayage durera tant que les responsables n’auront pas accédé à la principale revendication du syndicat. En effet, les grévistes demandent la titularisation pure et simple alors que les responsables, notamment au ministère de l’équipement et du transport, disent qu’il est impossible de concrétiser cette demande. «Nous avons reçu les représentants de salariés par trois fois et nous leur avons expliqué que l’intégration à ADM n’est pas possible puisqu’ils sont des salariés d’autres entreprises. Ils sont de ce fait affectés à ADM par leurs entreprises dans le cadre de contrats d’externalisation et de sous-traitance. La titularisation de ces salariés risque de provoquer des réactions similaires de milliers d’autres personnes affectées dans les administrations publiques et qui auront la même revendication», confie un membre au cabinet du ministre de tutelle, Aziz Rabbah. Et de poursuivre : «A part l’intégration, toutes les autres revendications ont été acceptées. Nous avons promis une convention collective, des augmentations salariales et une mention claire et nette de la stabilité dans les nouveaux contrats. Malheureusement, dès que les syndicalistes sortaient des réunions, ils reprenaient la grève en rejetant les termes de l’accord». Pour le moment, le dialogue entre les deux parties est revenu au point mort. Il semble ainsi que les autoroutes du pays continueront d’être paralysées pour longtemps encore. Les pertes financières pour ADM sont énormes sachant que très peu de guichets sont aujourd’hui opérationnels en raison de la grève. Certaines sources avancent un chiffre de 5 millions de dirhams perdus alors que les syndicats disent que les pertes sont nettement plus importantes. Pour leur part, les usagers des autoroutes coincés dans d’interminables queues, notamment dans les tronçons les plus utilisés, n’ont d’autres choix que de prendre leur mal en patience en espérant une fin prochaine du débrayage.

Articles similaires

CouvertureUne

Maroc-France, un virage stratégique

Relations internationales. Le Maroc et la France veulent écrire une nouvelle page...

ActualitéCouvertureUne

Programmes sociaux : 70% des familles marocaines bénéficiaires

 Les bénéficiaires du soutien dans le cadre des différents programmes sociaux se...

CouvertureSociétéUne

Health Tech : la suède mène l’offensive sur le marché marocain

Un roadshow annoncé au mois de mai dans plusieurs villes du Royaume...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus