Le président Taylor a fait cette annonce devant quelques journalistes avant un entretien à Monrovia avec l’ambassadeur de France Renaud Vignal.
Le chef de l’Etat libérien n’a donné aucune précision sur l’ordre du jour de ce sommet. Déjà en septembre dernier à Conakry, l’éventualité d’un tel sommet avait été évoquée lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères des trois pays, regroupés au sein de l’union du fleuve Mano.
Les forces gouvernementales libériennes combattent depuis fin 1999 dans le nord du pays des forces « dissidentes », composées notamment d’éléments de factions opposées à celle de Charles Taylor pendant la guerre civile (1989-97). Le Liberia et la Guinée s’accusent mutuellement de soutenir les groupes qui attaquent leurs territoires respectifs, chaque pays démentant énergiquement les accusations de l’autre.
La Sierra Leone accuse de son côté le Liberia d’être le principal soutien de la rébellion sierra-léonaise du front révolutionnaire uni (RUF). L’ONU a imposé en mai 2001 des sanctions contre le Liberia pour faire cesser ce soutien. Monrovia affirme avoir cessé toute relation avec le RUF, alors que la rébellion sierra-léonaise vient d’achever son désarmement dans le cadre du processus de paix en cours en Sierra Leone.
Le 8 février dernier, le président libérien avait décrété l’état d’urgence en raison des attaques de forces « dissidentes », qui avaient été signalées à une quarantaine de kilomètres de la capitale Monrovia. Dans une brève déclaration radiophonique, Charles Taylor justifie sa décision : « la guerre dans le Lofa qui s’est étendue, l’embargo (de l’ONU) sur les armes, et l’incapacité du gouvernement à s’occuper pleinement du bien-être économique et social des citoyens justifient la déclaration d’un état d’urgence ». Lundi, le Parlement libérien avait approuvé « à l’unanimité » l’instauration de l’état d’urgence pour trois mois « en raison des activités terroristes d’un groupe se présentant comme les libériens unis pour la réconciliation et la démocratie ».