Société

Slimani, Laâfora : La foire aux scandales

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De toute évidence, l’affaire Laâfora, Slimani et compagnie n’est pas prête d’aboutir ; au fur et à mesure que les enquêteurs avancent, les cartes sont de plus en plus brouillées et les implications de nombreuses complicités se multiplient. Il est prévu que lors de la semaine en cours, le juge d’instruction près la Cour spéciale de justice entamera une nouvelle série d’investigations en vue de résoudre quelques équations qui s’avèrent très compliquées en relation avec l’affaire en question.
De nouveaux éléments ont en effet apparu suite aux déclarations de l’investisseur irakien Mohamed Wahib en attendant d’autres témoignages prévus dans les jours à venir. Quelques membres de l’entourage de l’ancien ministre de l’Intérieur Driss Basri se trouvent au coeur de la mêlée notamment en ce qui concerne l’affaire de la gare routière Ouled Ziane. Ingénieurs, conseillers techniques et autres sont tous impliqués dans le scandale des locaux commerciaux qui se trouvent à proximité de la Gare routière. Discrètement, des responsables locaux se sont arrangés pour effectuer une opération de construction d’environ 400 « boutiques » dans le périmètre de la Gare routière par l’entremise d’une société. Aussitôt la construction commencée, la vente aux enchères, toujours en parfaite discrétion, est déclenchée. Les locaux en question ont vite atteint le prix de 200 000 dh l’unité. Tous ont été vendus pour que la somme résultant de cette opération atteigne les huit milliards de centimes.
Or, le but initial de la construction de ces locaux était de les vendre aux commerçants du marché sauvage du secteur, notamment celui qui est connu sous le nom de souk Hadda et qui se trouve sur l’esplanade de Lmsalla de Derb Elkébir. Seulement, les bénéficiaires ont été des commerçants patentés venant de quartiers lointains. Les pauvres marchands ambulants de souk Hadda attendront des jours meilleurs à cause de la gestion de Slimani qui ne rencontrait aucun obstacle à blanchir l’argent des contribuables grâce à ses relations « bancaires » très étendues. Cela va sans évoquer le détournement des matières de construction concernant le projet d’habitat d’Ouled Ziane vers le projet du fameux hôtel à Agadir. Les transactions de sommes colossales se faisaient pour le compte d’entreprises et d’établissements en connivence avec le groupe Slimani monnayant des travaux chimériques que les dites entreprises n’ont jamais réalisés. Ce genre de ramification ne peut se faire sans la présence d’un important réseau de complicités. Il est clair maintenant que Casablanca a été mise à sac, littéralement pillée par ses gestionnaires. Assurés d’une impunité à toute épreuve, ils agissaient au vu et au su d’une population à la fois résignée et indignée.
Tout est bon à prendre pour un racket organisé. Les cartes sont tellement brouillées que même une instruction minutieuse risque de mettre longtemps avant d’aboutir. L’affaire est loin d’être terminée.

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