Société

Mondial 2010 : Une guerre à l’égyptienne

© D.R

Dans la course à l’organisation de la Coupe du monde 2010, les responsables de la candidature égyptienne se croient tout permis. Ils n’hésitent pas à monter au créneau à tout moment en commentant les déclarations des responsables de « Morocco 2010 » ou celles des différentes personnalités de la planète football, soutenant la candidature marocaine. Aux déclarations du président de la FIFA, Joseph Blatter en visite au Maroc les 7 et 8 avril, ils n’ont pas bien réagi. Le Suisse avait alors précisé que l’organisation du Mondial se jouait entre deux pays africains, le Maroc et l’Afrique du Sud, estimant les dossiers de ces deux derniers les plus forts. Leurs réactions à travers de nombreuses émissions télévisuelles ou dans les colonnes de la presse écrite locale ont été très virulentes.
Le ministre égyptien des Sports, Alieddine Hilal, était le premier à commenter la «position» du tout puissant homme fort de la fédération internationale. «Ceci relève de la guerre psychologique entre les candidats. Aucun pays ne peut dire qu’il est prêt aujourd’hui pour un événement qui va se dérouler en 2010. En plus, l’un des objectifs d’une Coupe du monde est de favoriser le développement des infrastructures d’un pays», a-t-il déclaré dans une interview publiée par l’hebdomadaire égyptien «Al Ahram Hebdo». Et d’ajouter : «Nous avons affirmé à la FIFA que nous voulons organiser cette Coupe du monde, car elle aidera à développer le pays.
Organiser le Mondial en 2010 ouvrira à l’Egypte de nouveaux horizons. C’est une erreur de considérer que les exigences de la FIFA pour organiser une Coupe du monde sont différentes de celles du développement». Le responsable gouvernemental égyptien a continué sur sa lancée. Dans une allusion à peine voilée aux 144 millions d’euros déposés par le gouvernement marocain dans un compte bancaire en Suisse, en garantie à la FIFA, il a précisé qu’à «la différence de certains, nous n’avons pas voulu déposer des millions de dollars dans un compte en Suisse pour démontrer notre sérieux. Nous avons préféré commencer immédiatement les travaux. Ils sont dans l’intérêt du sport égyptien, et se feront même si nous ne sommes pas choisis par la FIFA pour organiser la Coupe du monde en 2010».
Le responsable direct du dossier, Mohamed El Siagy, multipliant ses sorties médiatiques à l’approche de la date fatidique du 15 mai, pense que tous les moyens sont valables pour grignoter des points en faveur de la candidature de son pays. Oubliant les principes de base du fair-play, il n’a pas hésité à exploiter, à l’occasion d’un passage sur une chaîne satellitaire égyptienne, les derniers événements du 11 mars à Madrid pour pointer du doigt un pays qui «exporte des terroristes». L’Afrique du Sud non plus n’a pas échappé à ses propos incendiaires puisque, le premier homme d’ «Egypt 2010» a mis en exergue « la sécurité qui règne dans son pays, l’un des rares en Afrique à être épargné par l’épidémie du Sida». Le même ton est utilisé par les experts et consultants du dossier égyptien. Roland Louvet, directeur de la société française Experstad, consultante des autorités égyptiennes pour sa candidature, a, à plusieurs reprises, semé le doute quant au soutien de l’Hexagone à la candidature marocaine, estimant, dans des propos relayés par «Al Ahram Hebdo», qu’ «un membre de la FIFA peut déclarer se sentir plus proche du Maroc, pour des raisons qui lui sont propres. Mais cette position est une position de premier tour».
Le membre en question n’est autre que son compatriote Michel Platini, fervent défenseur du dossier marocain.
Mais il faut dire que c’est une habitude au pays des Pharaons. Les rencontres sportives, quelqu’en soit l’enjeu, se transforment toujours en bataille où tous les moyens sont utilisés pour remporter la victoire finale. Un intérêt particulier est accordé par les médias égyptiens aux confrontations maroco-égyptiennes.
L’équipe nationale, le Raja, le Wydad, entre autres, ont eu à souffrir de la grande pression qui entoure chacun de leur déplacement au pays des Pharaons. Leurs joueurs ont même eu, à plusieurs reprises, à subir la colère des supporters qui les prenaient pour cibles.

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