Chroniques

Trans-mission de mémoire

© D.R

Parmi les reproches qui sont adressés aux générations  actuelles il en est un qui revient souvent c’est celui de la «mémoire courte», celui de ne même pas connaître l’Histoire de son pays. Il suffit de nous voir, tous d’ailleurs, lors d’un jour férié correspondant à une fête nationale, nous poser la question «C’est quoi cette fête ?»
Mais nous posons-nous la question de savoir pourquoi les jeunes sont à ce point dans l’ignorance de leur propre Histoire ? Car ce déficit de mémoire est lourd  de conséquences : d’abord ce sentiment qu’ont les jeunes de ne rien «devoir» aux générations précédentes, celui de ne pas se sentir liés à une appartenance, l’amoindrissement de l’amour de la Patrie, une certaine forme d’égoïsme… et une grande solitude.
Sans retirer aux jeunes leur part de responsabilité, force est de reconnaître que pour qu’il y ait mémoire, il faut qu’il y ait transmission, or qui aujourd’hui remplit ce devoir de mémoire à leur égard ? Personne ou presque ! L’école a abdiqué ce rôle il y a bien longtemps, les parents ne peuvent transmettre que ce qu’ils connaissent et même lorsqu’ils ont cette connaissance cela ne constitue par leur priorité, reste alors les intellectuels, les écrivains, les historiens, les journalistes… mais lorsqu’ils ne sont pas aux abonnés absents notamment les intellectuels, leur audience reste bien moindre que «Lalla Laâroussa»…
Là encore c’est le mouvement associatif qui joue ce rôle de transmetteur de mémoire, j’ai participé à une initiative en ce sens jeudi dernier, que je voudrais vous faire partager.
Le Café Politis était justement consacré à la «transmission de mémoire» et organisé autour de la projection du film «Le retour des branches à la racine» du réalisateur Hassan El Bouharrouti qui raconte l’histoire secrète de la Marche Verte. L’idée en revenait à Françoise Bastide, militante bien connue des réseaux sociaux, qui avait invité de Grands Témoins de cette épopée, notamment S.E l’ambassadeur Ahmed Senoussi et le Capitaine Ali Najab, revenu de 25 années d’emprisonnement à Tindouf. Ce qui était le plus frappant dans cette soirée était la présence de très nombreux jeunes d’une moyenne d’âge d’environ 20-22 ans, qui avaient préféré  participer à ce débat plutôt que d’assister à la ½ finale de l’Euro – ce qui déjà en soi représente, de leur part, un véritable exploit ! Mais au-delà de cela c’est l’émotion, l’attention, la passion qui ont présidé à cette soirée qu’il faut relever, souvent dans cette chronique j’ai exprimé ce besoin pour les jeunes générations d’avoir des repères, des balises identitaires, ce besoin de «héros», jamais comme lors de ce débat je n’avais pu le ressentir. Cette rencontre entre octogénaires et vingtenaires a été d’une rare intensité et le sentiment de patriotisme –bien différent du nationalisme- était palpable…puisse ce genre d’initiatives être multiplié et surtout relayé, tant par notre classe politique que nos médias –qui s’épuisent en vaines futilités- car c’est bien de cela qu’a besoin notre jeunesse : la transmission de mémoire pour savoir d’où elle vient, et maîtriser où elle souhaite aller.

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