Culture

Les «Chevaux de Dieu» fait sa sortie nationale

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Au milieu de tous les navets que notre cinéma national nous a réservés cette année, quelques chefs-d’œuvre ont su marquer la différence, par leur scénario, par leur jeu et par leur réalisation «presque parfaite». Le grand public du cinéma national a eu droit mardi 5 février, à l’une de ces œuvres qui ne peuvent que le réconcilier avec les salles obscures. Troublant, épatant et accaparant, tel était le tant attendu long métrage de Nabil Ayouch «Les Chevaux de Dieu».
Encore une fois le réalisateur de Ali Zaoua mise gros. Pour retracer le périple des jeunes kamikazes de Sidi Moumen et faire revivre au public une partie de la vérité des attentats du 16 mai 2003, Nabil Ayouch a fait appel à des visages inconnus qui pour la plupart d’entre eux ce film a été une première apparition sur la scène. Abdelhakim Rachid, Abdelilah Rachid, Hamza Souidek, Ahmed El Idrissi El Amrani, retenez bien les noms de ces «chevaux de Dieu» qui ont fait réussir à Ayouch son pari et qui ont livré aux cinéphiles quelque chose à se mettre sous la dent pour bien longtemps.
Tourné en 2011 et adapté du roman «Les étoiles de Sidi Moumen» de Mahi Binebine (Editions Flammarion), ce film plonge son public dans les bidonvilles de Sidi Moumen où des adolescents, pleins de vie, ont basculé vers le fanatisme religieux. «Volez, chevaux de Dieu et à vous les portes du paradis s’ouvriront», ce sont ces mots déclencheurs qui ont poussé ces frères dans la vie comme dans la fiction Hamid et Yachine  (interprétés par Abdelhakim et Abdelilah Rachid) ainsi que leurs amis à commettre, sous l’embrigadement des salafistes, des attentats mettant fin à la vie de plus de 45 personnes.
Loin de toute idée de vouloir glorifier ces «kamikazes», Nabil Ayouch a tenté à travers son film de revoir avec du recul les raisons pour lesquelles des jeunes vivant dans la misère, ayant connu tous les maux, sont devenus une proie facile pour les fanatiques. Tous confinés dans un même bidonville, ils sont effacés, violents, déterminés ou rêveurs, «ces chevaux de Dieu» ont sombré dans la débauche avant d’être recueillis et endoctrinés de la façon la plus extrémiste qui soit. L’approche de Nabil Ayouch et sa réflexion sur l’humain nous donnent conscience du nombre d’«étoiles» vivant dans ces mêmes conditions aujourd’hui. Ce film bouleversant est à découvrir au même titre que ces mondes qui nous entourent.

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