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Ramid nargue les boycotteurs

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Le bras de fer entre le ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, et les professionnels du secteur de la justice ne fait que commencer. Car au moment où les professionnels du secteur, du moins une partie non négligeable d’entre eux, battaient le pavé à Rabat contre les avant-projets de loi proposés par le ministère de tutelle, ce dernier s’est fendu d’un communiqué dans lequel il annonce la fin des concertations. En effet, Mustapha Ramid avait soumis le projet de loi organique sur le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ainsi que le projet de loi organique portant statut des magistrats à l’appréciation des associations et autres groupements du secteur de la justice, invités à donner leurs points de vue et faire des suggestions. Le timing de cette annonce est loin d’être anodin et ne peut pas être de ce fait une simple et pure coïncidence.

Le ministère a précisé «qu’une  rencontre a été organisée le 23 octobre dernier avec les associations professionnelles des magistrats, en plus de réunions de communication dans sept régions qui ont rassemblé 1.500 magistrats et responsables administratifs représentant les différents tribunaux du Royaume». Le département de Ramid n’a pas manqué de glisser une phrase dans le communiqué à destination des organisations qui ont boycotté l’invitation au débat ouvert par la tutelle. «Le ministère travaillera dès la prochaine semaine à introduire dans les deux avant-projets de loi toutes les remarques acceptées et débattues avec les membres du Conseil supérieur de la justice et les représentants de quelques associations professionnelles qui ont répondu présent à l’invitation du ministre de la justice au débat».

Qu’en est-il alors de ceux qui ont boycotté ou gardé le silence ? On ne sait pas encore mais il semble que les prochains jours vont apporter les premières réponses et une grande bataille se profile déjà au Parlement. Car les partis de l’opposition, notamment l’USFP (Union socialiste des forces populaires), et le PAM (Parti authenticité et modernité), suivent le dossier de très près et se rangent du côté des professionnels du secteur qui s’opposent à Ramid. Ces deux partis ont de solides connexions, notamment avec les corps des avocats et des greffiers de justice.

Faut-il rappeler que Abdellatif Wahbi, député et ancien président du groupe parlementaire du PAM à la première Chambre, est un membre influent dans l’Association des barreaux du Maroc alors que la FDT, relais syndical de l’USFP, est considérée comme étant l’organe le plus représentatif des greffiers du pays. Ce syndicat est connu pour avoir paralysé les tribunaux du pays des semaines durant avant que la fréquence de ses débrayages ne soit réduite à néant après la décision gouvernementale d’appliquer des ponctions sur les salaires des grévistes. Cependant, les greffiers et les avocats se disent prêts à aller jusqu’au bout dans leur «combat». Mustapha Ramid, lui même avocat, doit s’attendre à des moments difficiles avec ses pairs dans les mois à venir.

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