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Mohamed Hakech: «Il n y a pas de crise des retraites, il y a une crise de la CMR»

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ALM : Pourquoi avez-vous choisi le boycott ?

Mohamed Hakech : Je pense que le gouvernement actuel prend le dialogue social d’une manière générale et le dossier des Caisses de retraite en particulier à la légère. C’est le sentiment que nous avons en tout cas à travers l’attitude des responsables gouvernementaux.
En annonçant les grandes lignes de la réforme des retraites dans la note de cadrage du projet de loi de Finances 2014, le chef de gouvernement a balayé d’un revers de la main tout le travail effectué par la commission technique pour la réforme des Caisses de retraite pendant des années.
La résolution d’un dossier épineux comme celui du système de retraite doit se faire dans le cadre d’un débat plus sérieux impliquant toutes les parties. Il ne faut plus perdre du temps dans des réunions.
 
Est-ce que vous refusez donc le scénario de réforme proposé par le gouvernement ?

Je tiens à préciser que plusieurs propositions et pistes de réformes faites par la commission technique n’ont pas été retenues a priori par le gouvernement. Il ne faut pas oublier que nous avons tenu pas moins de 80 réunions depuis la formation de la commission technique. Nous avons réalisé des études actuarielles qui ont coûté plusieurs millions de dirhams. Il n’est donc pas du tout sérieux de mettre de côté tout le travail effectué. S’agissant de la réforme, la position de l’UMT reste la même depuis toujours.

Ne pensez-vous pas que ce boycott rend les choses plus difficiles alors que les Caisses de retraite sont menacées ?

D’abord, il n’y a pas de crise des retraites, il y a une crise de la CMR. Il s’agit d’une Caisse réservée aux fonctionnaires de l’administration publique.
Pendant plus de 40 ans, l’Etat n’a pas payé les cotisations. Pire encore, les dettes de l’Etat n’ont été payées que partiellement par les gouvernements précédents, sans parler de l’opération du départ volontaire qui a un impact négatif sur la CMR et le taux d’embauche très bas dans la fonction publique ces dernières années. Il ne faut pas oublier également que cette Caisse est la seule au Maroc et l’une des rares au monde à partager la cotisation à part égale entre l’Etat employeur (50%) et les fonctionnaires (50%). Dans les autres régimes que ce soit la CNSS, la CIMR ou même le régime militaire, on travaille avec la règle d’un tiers pour les salariés et deux tiers pour l’employeur.

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