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La nation se mobilise contre Sharon

Il est des questions qui transcendent, de par leur caractère transversal, le cadre partisan, clanique, sectoriel et/ou social. Dans l’histoire du Maroc, ces événements sont à la fois nombreux et rares. Ils sont nombreux parce qu’ils témoignent de la vivacité de la société et de sa dynamique, et ils sont rares parce qu’ils ne se répètent pas tous les ans et ne sont pas non plus cycliques.
Contrairement à certaines analyses superficielles, faites dans la précipitation ou commandités, la descente des masses dans les rues n’est pas toujours liée à un phénomène d’émotion collective, dû au cumul des frustrations et surgissant dans des moments de défoulement collectif ou de crise. Jusqu’à présent, les grandes opérations d’investissement de la rue ont été liées à des causes, questions ou événements qui se rapportent étroitement à des éléments identitaires, qui touchent directement l’ossature et les fondements de la société. Les marches les plus importantes du pays ont été observées autour d’événements qui transcendent les frontières sociales et politiques.
Dans le Maroc moderne, elles sont quantifiables : elles se rapportent, d’une part à des faits tragiques, comme c’est le cas pour les décès des défunts Mohammed V en février 1961 et feu Hassan II en juillet 1999. D’autre part, elles concernent des causes précises, notamment la question nationale ( Marche verte de 1975), la marche de soutien à l’Irak et les deux marches de solidarité avec la Palestine, la première au début des années quatre-vingt-dix et l’autre en octobre 2000. A ces événements, s’ajoutent d’autres événements moins importants, dont deux manifestations tournant autour de la condition féminine au Maroc, mais celles-ci restent secondaires par rapport autres.
Bien entendu, dans toutes ces manifestations, il y a lieu de signaler l’existence d’un élément transversal que l’on trouve partout dans les grands moments et autour duquel sont tissés les rapports entre les différentes composantes de la société, d’un côté, et entre celle-ci et l’Etat de l’autre. En termes plus clairs, à chaque fois qu’il y a une question qui touche une fibre sensible, les Marocains réagissent, presque de la même manière. Comme un seul homme.
Certes, l’unanimité de l’instant n’écarte guère les divergences des temps normaux. Les partis politiques, les syndicats et les différentes composantes de la société civile ne s’entendent pas toujours sur certains sujets et sur la gestion même des grands dossiers, mais tous, sans exception, se rencontrent dans des moments de crise ou d’expression de leurs sentiments profonds. Dans les manifestations à caractère identitaire, comme celles portant sur la dimension pan-arabe (Irak , Palestine, etc…), les divergences sont reléguées au second plan. Les contradictions secondaires cèdent le pas devant les causes principales.

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