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La mafia des denrées alimentaires

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Lors du mois de Ramadan dernier, l’ex-détenu marocain dans les geôles du polisario, Abdellah Lamani, nous a livré des informations détaillées sur les détournements des aides humanitaires par les mercenaires du polisario. Il les avait d’ailleurs qualifiés de « mafia économique ».
« Le détournement des aides humanitaires est une pratique courante à Tindouf avec la bénédiction, voire la complicité des services secrets algériens », estime Lamani. Les principaux protagonistes de ce vaste trafic sont les plus hauts responsables du polisario, à savoir les membres du Bureau politique du Front polisario, dont fait partie Mohamed Abdelaziz. Ce sont les prisonniers marocains qui chargent et déchargent les aides humanitaires. C’est de cette manière que Lamani a réussi à rassembler un maximum d’informations sur ce réseau de trafic. Tout commence dans le port d’Alger à des dizaines de kilomètres de Tindouf. C’est dans ce port que débarquent les aides humanitaires, venant essentiellement de l’Union européenne et destinées aux civils sahraouis séquestrés dans les camps. C’est dans des camions civils que l’aide est acheminée jusqu’à Tindouf. Elle est déchargée exactement dans des hangars appartenant au Croissant-Rouge polisarien. Jusque-là, la procédure est respectée scrupuleusement. Le trafic commence dans les hangars du Croissant-Rouge.
Les sbires des hauts responsables polisariens chargent plusieurs camions de denrées pour les acheminer, en principe, vers les camps des civils sahraouis. En fait, une bonne partie des camions se dirige vers la tristement célèbre prison d’Arrachid, où les camions détournés restent jusqu’à la tombée de la nuit pour se diriger vers la Mauritanie, loin des regards indiscrets. C’est dans les marchés mauritanien et malien que les marchandises sont écoulées grâce à des complicités locales. Il s’agit de produits de quantités faramineuses. Les aides humanitaires sont nombreuses et les principales denrées sont l’huile, le sucre, la farine, les lentilles, les pois-chiches et le lait en poudre. Dernièrement, après une offensive marocaine à l’échelle internationale, l’Union européenne a enquêté sur ces détournements.
Depuis, un poste de contrôle est installé au siège du Croissant-Rouge, où les aides sont déchargées en provenance du port d’Alger. Toutefois, ce contrôle est inefficace. Surtout que les trafiquants ont trouvé une astuce pour éviter que les Européens ne ferment les robinets. Depuis quelques années, les trafiquants achètent des sacs vides d’Algérie pour y verser le contenu des sacs envoyés par l’Union européenne. Et avec une machine à coudre, ils ferment les sacs. Et le tour est joué. Cette astuce n’a été pratiquée que pour le sucre, la farine, les lentilles… Mais pour le lait en poudre et l’huile, les ménages en Mauritanie les achètent toujours avec l’emballage d’origine.

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