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Cadrage : Inconscience

La constitution du Maroc, loi suprême du pays comme toute autre constitution pour un pays normalement constitué, est la loi suprême pour la nation toute entière. Elle stipule dans la première ligne de son préambule que le Maroc est un « État musulman souverain ». Mais la nation marocaine a pu sereinement gérer la pluralité des confessions qui ont cohabité en son sein : judaïsme, chrétienneté et Islam – pour respecter l’ordre historique de l’avènement des religions monothéistes – ont pu produire une forme de cohabitation, de coexistence et de métissage réciproque donnés comme exemplaires dans le monde entier. Le principal argument dont se prévalaient la doctrine, l’interprétation et la pratique musulmanes chez nous, est d’être, dans le sillage des fondamentaux de la religion révélée, il y a quinze siècles au Prophète Sidna Muhammad, la synthèse englobant toutes les autres croyances monothéistes, et par conséquent les transcendant toutes et assimilant leur diversité et leurs richesses spirituelles cumulées.
Or, dans un contexte de pertes de repères, d’analphabétisme, sous toutes ses formes, d’ignorances, d’ostracismes, d’obscurantismes, d’extrémismes de tous bords, cette dimension humaine, universelle et seule défendable, est mise en minorité, marginalisée et dangereusement exposée aux dérapages. D’abord endogènes qui font que des Marocains cèdent à la tentation de la surenchère sur le reniement de valeurs qui ont fait ce pays et cette nation dont l’équilibre et la modération sont enviées partout dans le monde, à commencer par le proche voisinage, qui nous donne un échantillon rédhibitoire des risques qui nous guettent.
Qui est responsable, en définitive ? Dans un pays comme le Maroc, de tous temps des règles ont été unanimement adoptées et reconnues. Ce sont ces règles qui ont assuré à ce pays stabilité et durabilité. Aux premiers rangs de ces règles se situe la primauté de l’autorité et du pouvoir dont les articulations, les valeurs et la légitimité relèvent d’instances, de structures, de hiérarchies et de validations dépendant, elles aussi, de compétences et de prérogatives qualifiées pour dire le droit, dire la direction appropriée.
Cela met en jeu, bien entendu, des qualités d’érudition et d’expertise autorisant l’interprétation des préceptes coraniques. Cela signifie aussi l’acceptation des règles mises en place par la communauté nationale comme critère d’organisation de la cité. C’est évidemment le système démocratique auquel adhère l’ensemble de cette communauté, via ses forces vives et agissantes. Alors, le danger suprême réside dans le fait que des individus ou des groupuscules, mus par des frustrations diverses et à la limite compréhensibles, ou – plus grave – par des manipulations de courants obscurantistes, démagogiques, populistes et putschistes dans l’âme, s’arrogent le droit de propager des idéologies à essence terroriste ; cela appelle un rejet systématique et rigoureux. Parce que, désormais, on voit, grandeur nature, dans les reliefs de Peshawar, comme dans les plaines de la Mitidja, toute proche, les ravages que ce genre de pratiques, inconscientes et irresponsables, entraînent.

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