Chroniques

Point de vue : Un prix littéraire pour la diversité

© D.R

André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président d’honneur de la nouvelle association «Les Gens du Livre de Mogador» créée il y a quelques semaines, a fait ce vendredi – à l’occasion du Festival dès Alizés- une importante annonce depuis Essaouira.

En effet, il a annoncé la création d’un Prix littéraire marocain, novateur et d’envergure (inter) nationale pour, par et avec la diversité : le Prix Mogador.

Le Maroc possède peu de prix littéraires. On compte ainsi le «Prix du Maroc du livre», insuffisamment médiatisé et peu transparent, le «Prix du Grand Atlas», organisé par l’ambassade de France et dédié chaque année à un genre (romans, essais, beaux livres), le «Prix de la Mamounia» ayant, quant à lui, hélas, disparu. On parle aussi du futur «Prix Fondation Esprit de Fès», qui récompenserait des ouvrages sur la spiritualité.

Cependant, aucun prix littéraire existant ne met en valeur toutes les langues du Maroc, à savoir l’amazigh, l’arabe et le français.

Essaouira, ville de brassage de cultures par excellence, polyglotte et ouverte sur le monde, est pourtant dépourvue d’événement littéraire majeur. Elle s’impose comme le lieu idéal pour abriter un prix littéraire ambitieux, mettant en avant la diversité, l’altérité et le vivre-ensemble. La scène littéraire marocaine s’en verra ainsi enrichie. Le trophée, réalisé par l’un des nombreux artistes de la ville, sera remis aux lauréats lors d’une manifestation centrée sur l’échange. Loin d’être «un Prix de plus», il s’agira d’un prix de la proximité, sans esprit bling-bling et qui donnera une vraie chance à la jeunesse.

Les Gens du Livre ont également compris que pour qu’un prix prenne sa place dans la société, il ne pouvait être une action ponctuelle sans implantation sur le terrain, d’où la volonté de multiplier actions et activités tout au long de l’année.

La première d’entre elles sera organisée le dimanche 6 mai et est intitulée «L’arbre aux livres» qui permettra de faire parvenir les livres à ceux qui ne vont pas spontanément aux livres.

Dans chaque ville où des associations souhaiteront participer à cette initiative et la dupliquer selon leurs modalités il s’agira d’identifier un arbre – solide, accessible, situé dans un espace propice- où associations, maisons d’édition, auteur(e)s, citoyen(ne)s, bénévoles… organiseront un accrochage de livres -en toutes langues, de tous styles, respectueux de notre population et de notre pays- afin que l’arbre devienne un véritable «Arbre du livre d’échange», à même d’inciter à la lecture mais aussi à créer du lien social : la culture, l’écriture, le dialogue, l’ouverture aux autres n’ont jamais été autant nécessaires…

L’objectif de l’arbre aux livres est de permettre à tous ceux qui le souhaitent de «prendre un livre» qui sera remis en place après lecture ou bien de s’asseoir sur place pour une lecture individuelle ou collective et s’ils le peuvent d’y accrocher des livres, à leur tour.

Le Prix Mogador est donc bien un prix littéraire de «combat», de civilité, de dialogue, de collaboration entre les cultures (thématique globale) et dont un intitulé sera choisi chaque année. Pour cette 1ère édition il s’agira de « la figure de l’étranger».

Le Trophée symbolisera l’essence même de ce prix et représentera des lettres arabes, hébraïques, latines et tifinagh entrelacées.

Pour que vive la culture et qu’en ces temps incertains le vivre-wensemble y puise une nouvelle voie…

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