Société

Des cambrioleurs «familiaux»

Février 2002, l’information est tombée dans la salle de trafic de la sûreté de Tanger. La villa d’un avocat, située à Malabata, a été cambriolée. Les limiers de la police judiciaire se dépêchent sur les lieux pour effectuer le premier constat d’usage. Sur place, le chef de la brigade interroge, note les réponses dans son calepin. Ses adjoints tentent de relever les indices qui leur permettent d’élucider l’affaire.
«Le ou les cambrioleurs ont disparu avec un important butin. Plus de 700 mille dirhams seulement en bijoux », remarque le chef de la brigade. Un élément de la brigade note : «Il semble que les cambrioleurs ne sont pas des étrangers…Ils savent bien les coins de la villa…parce qu’il n’y a pas eu effraction». Le chef de la brigade confirme : «Certes, il semble qu’ils se sont dirigés directement vers l’armoire».
Les enquêteurs retournent à leur bureau, commencent à émettre des hypothèses. Ils n’arrivent pas à se concentrer sur une piste qui les mènerait droit aux cambrioleurs.
Quelques jours plus tard, les éléments de la brigade criminelle ont été alertés. Ils devaient se dépêcher sur le quartier Sidi Boukhari où une autre villa a été cambriolée. Une fois encore le butin est important : 130 millions de dirhams, en bijoux et argent.
« Encore une villa cambriolée et le butin, composé seulement de bijoux, est important», s’exclame un limier de la brigade criminelle.
Les enquêteurs continuent leurs investigations et tentent de chercher les points communes entre le cambriolage des deux villas.
«Si, il y a des points communs entre les deux vols. Le plus important c’est que les deux victimes sont de la même famille…S’agit-il seulement d’un hasard ? », explique le chef de la brigade à ses limiers.
Les éléments de la brigade criminelle de la police judiciaire de Tanger n’avaient pas encore mis la main sur les auteurs des deux cambriolages, lorsqu’ils se sont réveillés un matin de mars 2002, sur les ordres d’aller vers un autre quartier de Tanger pour effectuer les premiers constats d’usage. Une troisième villa a été cambriolée et le butin est de 20 mille dirhams. Puis une quatrième et une cinquième ont été cambriolées quelques jours plus tard. La valeur totale du butin est estimée à 850 mille dirhams.
«Toujours pas de dégâts, les victimes se connaissent et le temps de leur absence est sûrement connu par les cambrioleurs qui ne visent que l’argent et surtout les bijoux…» , remarque le chef de la brigade.
«Cela veut dire que les cambrioleurs sont des personnes qui connaissent les victimes», dit l’un des limiers.
«Certainement», répond le chef.
Les enquêteurs n’ont pas fermé l’oeil une seconde. Seulement leurs investigations ne les ont menés à rien. Les semaines passent et les Tangérois commencent à oublier cette série de cambriolages.
Mais les victimes et les limiers de la brigade criminelle n’ont rien oublié. Les investigations continuent, jusqu’à la troisième semaine de ce mois quand les enquêteurs sont arrivés à mettre la main sur le fil qui les a conduits aux auteurs. Ils sont quatre jeunes hommes, M.B, A.S, I.L et A.Z, âgés entre 19 et 21 ans, dont deux bacheliers et deux élèves dans des écoles de formation en informatique. Ils n’ont trouvé aucune difficulté pour cambrioler les villas des victimes puisqu’ils les connaissent parfaitement. Ils liquidaient le butin chez des marchands. La police n’a mis la main que sur trois d’entre eux alors que d’autres demeurent en état de fuite.

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