Territoires
Le développement et la culture sont indissociables. Pour en décrypter les enjeux, l’initiative OTED (O’Territorial Empowerment and Developpment) a récemment organisé un webinaire sur le thème «Culture et Territoires : en quête d’un modèle durable» dans le cadre de sa série de conférence «Parlons Territoires».
La culture peut être un levier de développement territorial. C’est l’une des conclusions d’un webinaire sous le thème «Culture et Territoires : en quête d’un modèle durable». D’emblée, Brahim El Mazned, directeur et fondateur de Visa For Music, explique que «cette rencontre tombe à point nommé avec l’organisation du Salon du livre. Nous sommes d’ailleurs ravis de son retour après un arrêt dû à la Covid (…) comme vous le savez, le livre est important et il faut le valoriser, notamment dans une société où la lecture n’a pas une grande place. Il est aussi nécessaire de mettre en avant le livre dans un contexte où la vidéo et les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place».
Pour lui, il faut encourager les jeunes à lire mais aussi développer des ateliers d’écriture quelle que soit la langue et quel que soit le genre. De son côté, Hicham Abkari, directeur du Théâtre Mohammed VI de Casablanca, a souligné que le SIEL doit être accompagné d’une politique liée au développement du livre tout au long de l’année et non seulement un engouement occasionnel qui surgit au moment du déroulement du Salon. Selon l’expert, il faut un plan qui intègre un ensemble de salons du livre au Maroc avec différentes tailles et différentes thématiques (le livre d’occasion, le livre scientifique, les livres pour jeunes, etc.).
«Je suis contre le discours qui dit que les Marocains ne lisent pas (…) il est inconcevable de dire que les Marocains ne lisent pas alors qu’il y a un appui à l’édition des livres et que des livres sont publiés», relève-t-il notant que les maisons d’édition et les imprimeries ne continueraient pas d’exister si elles n’étaient pas fructueuses. Pour ce qui est de la politique publique culturelle, Jawad Essounani, directeur artistique et metteur en scène chez «Dabateatr», souligne que les manifestations (dont les festivals) organisées sont perçues comme des outils pour donner une certaine image et ne remplissent pas le rôle culturel qu’ils devraient avoir.
Selon lui, le développement de la culture doit se faire continuellement et quotidiennement auprès du citoyen et ce à travers tous les secteurs de la culture. Il relève que la culture se voit au quotidien dans l’espace public à part l’héritage patrimonial bâti dont on dispose (mosquées, fontaines, médinas, etc.). «A part les manifestations organisées, où se trouve la production culturelle dans notre quotidien ?», s’interroge-t-il relevant que la culture est ce qui construit une civilisation.
Pour rappel, OTED est un tiers-lieu d’innovation territoriale créé en 2016 par des experts bénévoles dont la mission est de faciliter l’émergence et l’expérimentation de projets d’innovation qui répondent à des problématiques de territoire.
