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Ménard, une perception à géométrie variable

Fondateur et secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Menard est aussi un ancien gauchiste soixante-huitard. Ses positions, enveloppées sous l’habit clinquant de la «défense de la liberté d’expression», et des droits de l’Homme en général, ont souvent été considérées avec beaucoup de «suspicion». En effet, l’auteur du livre «Ces journalistes que l’on fait taire» n’est pas au-dessus de tout reproche. Dans ce livre, il écrit : «Il faut utiliser la publicité, le marketing», bref tous les moyens de lobbying sont permis pour casser du «tiers-mondiste».
Le Maroc n’a pas échappé aux feux nourris de ce monsieur, en lui prêtant, à chaque occasion, les pires attributs sur le chapitre des «violations de la liberté de la presse». Il a toujours su exploiter les «jérémiades» d’une certaine «presse» marocaine dite «indépendante» pour tirer à boulets rouges sur le pays, à la faveur des milieux hostiles aux intérêts du Royaume. Preuve de cette politique des «deux poids, deux mesures», RSF a souvent brillé par son mutisme sur les graves violations de la liberté de la presse en Algérie. Un mutisme qui laisse planer un grand point d’interrogation sur la crédibilité d’une organisation rompue à la collecte des fonds auprès des pays favorisés. Cela semble ne poser aucun problème au patron de RSF, comme en témoigne cette déclaration pour le moins troublante, en date du 18 avril 2005 sur le forum Internet du Nouvel Observateur : «Absolument, nous recevons de l’argent de la NED (US National Endowment Democraty)», une officine contrôlée par l’Administration Bush. Bien entendu, on comprend pourquoi RSF a gardé le silence sur les multiples agressions commises par l’armée américaine contre les journalistes lors de l’invasion de l’Irak, quand elle a bombardé l’hôtel «Palestine» à Bagdad. Et ce n’est pas tout… Dans son dernier classement, RSF a préféré jeté des fleurs à Israël, placé au même niveau que l’Espagne, ou plus encore l’Italie, alors que chacun sait le mépris avec lequel le Tsahal traite les journalistes, arabes et étrangers compris.
Voilà un exemple d’ «objectivité» inédit que nous sert l’organisation de Robert Ménard, qui se permet de nous faire la leçon sur la «liberté d’expression». Une perception de la liberté à géométrie variable. Pour s’en rendre également compte, il suffit de méditer sur la position de l’ex-trotskiste sur le dossier des caricatures danoises. «Les journalistes doivent (à leur public) une information indépendante, la plus complète et la plus honnête possible», a-t-il plaidé.   

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