La Finul renforcée commence à prendre corps avec l’engagement des Européens d’y contribuer avec 7.000 hommes et l’Italie, qui enverra dès mardi les premiers éléments de son contingent, espère être rapidement suivie par ses partenaires.
Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, dont le pays fournira les troupes les plus nombreuses (2 à 3 mille hommes) et le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan se sont parlés au téléphone samedi, en insistant sur l’importance de "donner cours rapidement aux engagements pris", a souligné un communiqué du gouvernement italien. Kofi Annan a souhaité que la première phase du déploiement de la Finul élargie, qui devrait en compter trois, intervienne "dans quelques jours", voire "une semaine".
M. Prodi a annoncé dès vendredi soir que le contingent italien pourrait partir mardi, après le feu vert du Conseil des ministres convoqué lundi.
Selon les médias italiens, cinq navires – le porte-avions Garibaldi, trois navires de débarquement et un patrouilleur – achemineront jusqu’au Liban 700 à 1.000 hommes appartenant à des troupes d’élite déjà aguerries en Afghanistan et en Irak. Ils seront assistés d’une force amphibie et d’hommes des forces spéciales, ainsi que d’une unité de reconnaissance de cavalerie avec des blindés Centauro équipés de canons de 105 mm. Cette force d’intervention sera complétée d’ici deux à trois mois pour parvenir à l’effectif promis.
La France, qui a déjà envoyé 200 hommes au Liban renforcer sa présence dans "l’ancienne" Finul, déploiera de nouvelles forces sur le terrain "d’ici 20 jours", selon sa ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie. La France, qui assurera jusqu’en février le commandement de la Finul renforcée avant de passer la main à l’Italie, s’est engagée pour 2.000 hommes. L’Espagne, troisième contributeur européen, devrait fournir pour sa part 950 hommes, accompagnés de 30 à 40 chars blindés "très protégés", croit savoir samedi la radio espagnole Cadena Ser, sans préciser quand le signal de départ leur sera donné.
La Pologne, qui a actuellement 214 casques bleus au Liban, va porter leur nombre à 500. Ces nouvelles forces devraient comme les premières assumer des tâches "logistiques", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Andrzej Sados.
Le déploiement d’une force internationale est prévu par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’Onu, qui a permis d’arriver le 14 août à une trêve entre Israël et la milice chiite du Hezbollah libanais, après un mois de durs combats.
Cette force doit compter au maximum jusqu’à 15.000 hommes, au lieu des 2.000 de l’actuelle Finul, afin d’épauler l’armée libanaise.
Avec 7.000 hommes, les Européens compteront pour près de moitié dans les effectifs, que Kofi Annan cherche à compléter avec la contribution d’autres pays, notamment asiatiques.
Des précisions devraient apparaître après une réunion des pays contributeurs de troupes qui doit se tenir ce lundi au siège de l’Onu à New York. A la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE vendredi, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Grèce, la Suède, la Norvège avaient également promis une contribution à la Finul. M. Annan a précisé que des engagements ont été pris par les Européens "non seulement pour des troupes au sol mais aussi du matériel naval et aérien".