Société

Oukacha : le centre des mineurs aménagé

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Ils n’avaient pas encore fixé de date, mais la surprise n’est pas moins agréable. Mardi après-midi, c’est dans la hâte que se sont réunis les membres de l’Association des amis des centres de réforme et de protection de l’enfance. Direction : le centre de réforme des mineurs à Casablanca où leur projet de réaménagement de cette structure démarre enfin. Enthousiastes, ces hommes et femmes le sont tous, puisque le lancement de ces travaux signifie, pour eux, la concrétisation d’un rêve commun, celui des militants pour de meilleures conditions de détention dans ces centres pour mineurs. La brèche de Assia El Ouadie a provoqué des étincelles tout autour d’elle. «Mama Assia», comme on l’appelle désormais, parraine ce projet d’aménagement avec ses nombreux compagnons de route au sein de l’association précitée. «Nous venions souvent visiter les mineurs détenus pour leur apporter des dons en vêtements et en nourritures. Mais, cela ne nous semblait plus suffisant, car ces jeunes avaient besoin de bien plus», déclare le secrétaire général de l’association, Ahmed Habachi. Ce «besoin» concernait avant tout le droit à une vie digne, à l’intimité. 130 mineurs se retrouvent dans une cellule de 120 m2 destinée à 40 personnes seulement quel que soit le motif de leur détention, leur état de santé, leur niveau scolaire ou de formation. «Nous avons donc pensé à les séparer en catégories pour éviter les contagions et les conflits qu’entraîne fatalement l’entassement dans une même cellule», explique M. Habachi. Simple logique: partager les trois grandes ailes, constituées chacune de quatre cellules, en petites entités dont la capacité d’accueil n’excède pas 16 personnes pour que les jeunes puissent mieux vivre en communauté. L’association avait donc une vision, mais pas les moyens de la concrétiser. Les responsables du centre, malgré leur intérêt vis-à-vis du projet d’aménagement, ont avoué ne pas en avoir les possibilités financières. La crise allait se déclencher pour l’association qui devait trouver 4,2 millions de dirhams pour réaliser ses plans. Une stratégie de ciblage des bailleurs de fonds s’est imposée et les militants se sont mis à chercher ceux et celles qui pourraient financer le projet. «Plusieurs sociétés et bienfaiteurs ont été sensibles à notre demande et se sont associés à notre dessein», affirme ce responsable.
Les travaux de la première phase concernent l’aile n° 1 d’une superficie de près de 500m2. Dans quatre ou cinq mois, cette partie sera divisée en 5 cellules, selon le chef du projet, membre également de l’association, Brahim Hassad : «Nous avons planifié une restructuration axée tout d’abord sur le logement. Mais nous avons, aussi, l’objectif de mettre en place une infirmerie (1,5million de dirhams), dont nous espérons entamer les travaux en septembre prochain». La Samir, l’entreprise Hispano-Tata, qui fabrique les carrosseries de bus, la Fondation Sekkat, ainsi que plusieurs mécènes contribuent à la réalisation de la première tranche. Le reste du programme : poursuivre le réaménagement de deux autres ailes du centre. «Nous avons élaboré un plan d’action qui sera lancé tout de suite après la fin des travaux de ce premier quartier. Nous nous fixons des délais de cinq mois maximum pour la réalisation de chaque partie de notre projet», tient à souligner Mariama Fadli, membre-fondatrice de l’association.
Question moyens, tout un comité de soutien s’attèle à la tâche : des matchs de foot, des soirées artistiques, des ventes aux enchères… Les prestations se multiplieront au fur et à mesure que ce projet prendra forme. En plus du réaménagement, une salle omnisports, dont le coût est estimé à un million de dirhams, figure sur le plan d’extension du centre.

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