Société

«Il y a un fort taux de gaspillage de l’eau»

ALM : Quel est l’objectif de l’actuelle session du CST ? Pourquoi avez-vous choisi le Maroc pour abriter cette manifestation ?
Sylvain Usher : L’objectif de cette manifestation est multiple surtout que sa tenue coïncide avec la fin de l’exercice 2006. Nous allons dresser à l’état des lieux et faire le bilan des activités du CST. Il s’agit également de l’étude de nouveaux projets pour l’année 2007 et de nouveaux modes opératoires au niveau du CST, constitué par des ingénieurs et techniciens du secteur de l’eau et de l’assainissement. Je rappelle que le CST a pour mission de débattre et de décortiquer les différents problèmes rencontrés par les sociétés membres dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Il prépare également les études, réalise les projets et organise des séminaires.
Cette manifestation permet la rencontre entre les différents opérateurs publics et privés du secteur de l’eau et de l’assainissement, les sociétés marocaines et étrangères d’études, d’ingénierie, des sociétés de travaux, de fournitures, d’équipement et des services.
Le Maroc a toujours répondu présent pour prendre part aux activités organisées par l’AAE. Nous estimons que le Royaume est le meilleur pays pour abriter de telle manifestations. A cet égard, je rappelle que le Maroc siège au sein du Comité de direction de l’AAE grâce à l’Office national de l’eau potable (ONEP), l’Association marocaine de l’eau potable et de l’assainissement (AMEP) et les autres opérateurs du secteur de l’eau et de l’assainissement.

Pouvez-vous nous donner un aperçu sur les activités de l’AAE ?
Initialement, cette association s’appelait l’Union africaine des distributeurs d’eau qui a vu le jour en 1980 à l’initiative d’un certain nombre de présidents et directeurs généraux des sociétés de distribution d’eau. Elle a changé de nom en 2004 avec l’émergence du secteur de l’assainissement. Son objectif est de créer une plate-forme de réflexion et d’échange au service des acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement.
Parmi ces acteurs actifs, l’AAE compte plus de 60 sociétés des services publics d’eau et de l’assainissement à travers l’Afrique, et plus de 60 sociétés affiliées qui représentent les multinationales, les grands groupes, les bureaux d’études, les centres de recherche et les fournisseurs de divers matériels du secteur de l’eau et de l’assainissement à l’échelle planétaire.
L’association qui a réalisé un certain nombre de ses objectifs (séminaires de formation, congrès, colloques), a encore du pain sur la planche et lui reste beaucoup à faire pour améliorer les conditions des populations africaines en matière d’eau et d’assainissement. Il ne faut pas oublier qu’on doit assurer une desserte en eau à environ 300 millions d’Africains et environ le même nombre de personnes en ce qui concerne un service d’assainissement adéquat d’ici 2015.

Comment l’AAE fait-elle face à la problématique de l’eau en Afrique ?
A l’instar des autres régions du monde, l’Afrique connaît un fort taux de gaspillage et de pollution de l’eau. Le continent ne souffre pas vraiment d’un manque en eau, mais d’une mauvaise répartition de ce bien.  La sonnette d’alarme a retenti.
Les politiques, les techniciens et les opérateurs du secteur de l’eau et de l’assainissement doivent réagir pour résoudre cette problématique. Mais les moyens de financement font grandement défaut. 
L’AAE a toujours pris les devants de la scène pour faire face à cette problématique. Ses pays membres sont appelés à redoubler d’efforts. Des experts se penchent sur ce dossier pour trouver des solutions adéquates.
Nous sommes très confiants en l’avenir, mais il faut de la patience pour voir les fruits de nos travaux se réaliser peut-être en 2040 ; voire même en 2050.

Pour la promotion du secteur de l’eau
L’Association africaine de l’eau (AAE) organise, en collaboration avec l’Office national de l’eau potable (ONEP) et  l’Association marocaine de l’eau potable et de l’assainissement (AMEP), la première session du conseil scientifique et technique (CST) du 12 au 17 février à Tanger. Les travaux de cette session portent, entre autres, sur le fonctionnement du CST, le règlement intérieur, l’étude, l’examen du programme d’activités 2007 et le lancement du programme d’activités 2008. Les participants se pencheront, en outre, sur la coopération internationale, matérialisée par des projets en cours avec l’Union européenne, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Organisation internationale de l’eau, le Conseil mondial de l’eau et le Centa d’Andalousie.

• Propos recueillis par NCR Najat Faïssal

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