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8 mars : Une journée pour fêter la femme

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Pour une fois, il ne s’agit pas d’une fête religieuse récupérée par le consumérisme ambiant comme Noël ou la Saint-Valentin. La journée consacrée à la douce moitié de la planète a des origines éminemment sociales. Reste à situer sa nationalité, forcément politisée durant la Guerre froide. C’est la journaliste allemande, socialiste et future communiste Clara Eissner Zetkin qui l’a proposée en 1910 à la Conférence internationale des femmes socialistes de Copenhague. La même année, 20 000 à 30 000 chemisières de New York battent le pavé, demandant un salaire décent et de meilleures conditions de vie. Le Woman’s day est alors une journée célébrée uniquement aux Etats-Unis.
A en croire «l’Humanité» dans son édition du 5 mars 1955, New York avait déjà connu une première manifestation du genre en 1857. Ce jour-là, les avenues new-yorkaises accueillent des ouvrières en colère qui protestent contre les mauvaises conditions de travail et les inégalités criantes de leur situation par rapport aux hommes. Seulement, les historiens les plus optimistes ont du mal à authentifier cette date, étant donné que jusque-là les archives américaines n’ont gardé aucune trace de la marche.
Revenons à la Russie des Tsars. En 1911, des ouvrières européennes délaissent machines et fabriques et se mettent au vert le 8 mars. Plus d’un million de femmes marcheront ce jour-là. Rebelote en 1917, avec une grève mémorable des ouvrières de Saint-Petersbourg demandant le droit de vote. C’est à partir de ce droit de vote, que le mouvement s’est internationalisé sachant qu’au Royaume-Uni les femmes ont commencé à militer pour ce droit depuis les années 1800.
Fière d’être la patrie des droits de l’Homme, la France s’est pendant longtemps opposée au symbole du 8 mars. Il aura fallu l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 pour voir enfin l’officialisation de la fête des femmes. L’ONU l’avait déjà fait en 1977, Lénine en 1921 et l’Europe de l’Est en 1946.
Dans les années 90 et 2000, les manifestations du 8 mars revêtiront des thèmes et des demandes plus spécifiques. Ainsi, en 1997 à Lyon, des femmes au slogan de «Prenons la nuit», manifestent pour revendiquer la possibilité de circuler la nuit tranquillement. Voilà une revendication qui ferait des émules dans la plupart des pays du Maghreb. Bref, aujourd’hui le 8 mars est célébré dans le monde entier. Une satisfaction des féministes à relativiser face aux statistiques. Ainsi, en 2001, les Françaises consacraient encore trois fois de plus que les hommes aux tâches domestiques. De plus, les belles «Jeanne d’Arc» percevaient en salaires moins de 20% que les beaux «Hidalgos». Reste à savoir si telles statistiques existent entre Kais et Leila et, a fortiori, entre Mamadou et Bineta!

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