Condoleezza Rice est une femme bien éduquée. C’est une bonne diplomate dans l’ensemble. Même si son bilan global et, surtout, celui de son patron est plutôt négatif. Les dossiers irakien et afghan pèsent très lourd. Cette administration en fin de mandat essaie, par acquis de conscience, d’une manière désespérée, et en un ultime effort, de faire quand même avancer quelques dossiers. La question palestinienne et la lutte contre le terrorisme dans notre région. Passons. Particulièrement, la visite à Alger de Condoleezza Rice s’est soldée par une déclaration étonnante : «J’ai eu l’opportunité de bénéficier de la connaissance du président Bouteflika sur la région. Il est vraiment l’un des hommes les plus sages de la région, au Maghreb et même au-delà.» C’est, vraiment, de la diplomatie dans son aspect le plus confondant. Le vieux président algérien, blanchi sous le harnais, s’en tire à bon compte. Un homme sage. Quel Marocain va gober cette qualification un peu surfaite. Des frontières fermées, 33 ans de faux conflit fratricide, un idéal maghrébin trucidé, une guerre civile larvée, une société civile laminée, une économie spoliée, une vie politique éradiquée, etc. On ne voit pas où réside la sagesse du président algérien qui se prépare, si sa santé le lui permet, de rempiler pour un troisième mandat. Mais enfin, la diplomatie a ses droits. Et le gaz a ses exigences. Nous, ce que nous voulons, c’est que le sage Bouteflika nous confirme la sagesse dont le crédite généreusement Mme Rice dans la réalité. C’est le seul principe qui vaille.