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Cadrage : Dégâts des eaux

A-t-on tort d’implorer Dieu à chaque fois que les pluies se font rares, de recourir aux prières rogatoires ? Loin de nous l’idée d’y croire un seul instant. Mais il est tout de même navrant de faire le constat suivant : dès qu’il pleut, ce sont des dégâts matériels et pertes humaines qu’il faut comptabiliser. Il y a de cela cinq ans, les familles du quartier Boujdour à Casablanca, se sont retrouvées sans toit. Leurs habitations se sont écroulées ou menaçaient ruine. Des morts, il y en a eu. Des sinistrés, ils croupissent encore dans des salles de classe aménagées pour la circonstance. Une situation qui dure depuis cinq ans déjà. Un axe routier, des plus fréquentés, celui de Casablanca-Marrakech, est devenu un axe à drames. Il y a deux ans, la route au niveau de Settat-Berrechid, a été coupée et des victimes ont été déplorées. La cause, des pluies la veille de la fête de la fin du Ramadan. Dimanche, 21 décembre, à la sortie de Settat, vers le village de Guisser, c’est un taxi, avec ses six passagers et le chauffeur qui ont fait les frais d’une situation des plus malheureuses. Selon les témoignages, le chauffeur s’est engagé sans prendre en compte l’ampleur du danger. Des pluies, un peu plus abondantes que d’habitude et qui concernent une grande partie du territoire national depuis 24 heures environ, et voilà qu’à côté de la joie légitime des agriculteurs, des exemples de drames et de désoeuvrement abondent et relatent le malheur de milliers de gens pour lesquels cette joie n’est que très peu partagée. Le problème est d’autant plus grave dans les milieux urbains. Une ville comme Casablanca se trouve sous l’eau dès que les techniciens de la météo nationale relèvent une pluviométrie de plus de 10 mm. C’est peu comme mesure des précipitations, mais c’est un indicateur sur la vétusté des infrastructures de la ville et sur l’état des habitations qui menacent ruine à plusieurs endroits. Des routes bloquées, des égouts sens dessus-dessous, des chaussées défoncées, une circulation chaotique, et de graves perturbations de l’activité économique et sociale viennent compliquer davantage le vécu des citoyens. . Tout près de nous, nos voisins de l’Est, les Algériens, ont dénombré récemment des centaines de victimes et des millions de dollars de dégâts matériels. Et les répercussions de cette catastrophe ne cessent de s’aggraver. Chez nous le drame, heureusement, n’a pas encore atteint ce niveau qui a endeuillé nos voisins. Mais le pire est à craindre compte tenu des négligences administratives, des défaillances des municipalités et des tricheries que connaissent l’ensemble des chantiers de voirie, de terrassement, de construction des routes, d’aménagement d’espaces urbains et péri-urbains, d’érection anarchique de quartiers entiers de logements. Il y a réellement lieu de s’inquiéter et d’en appeler à la vigilance à tous les niveaux de responsabilité. Car c’est d’un réel danger qu’il s’agit.

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