Société

La situation reste critique

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L’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) tire la sonnette d’alarme sur la santé maternelle au Maroc. «Malgré les progrès scientifiques et technologiques, le droit des femmes marocaines à la santé continue d’être bafoué. Peut-on accepter que trois Marocaines meurent chaque jour encore aujourd’hui en couches alors que la médecine a largement profité des progrès technologiques?», affirme Nadia Bezad, présidente déléguée de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS).
Pour faire le point sur la santé sexuelle et reproductive au Maroc, une rencontre a été organisée mardi à Casablanca par la coalition civile pour la santé reproductive. Mme Bezad n’a pas manqué de souligner que le Maroc compte trois fois plus de femmes contaminées par les IST que les hommes. Les IST/sida sont responsables de 600.000 infections chaque année dont la majorité touche des femmes qui sont vulnérables sur le plan biologique et social. «Au début de sa propagation, le Sida était surtout masculin mais depuis ces dernières années, la courbe de contamination des femmes a été plus importante et aujourd’hui, nous avons quasiment autant de femmes que d’hommes contaminés». Et de poursuivre que: «les femmes ont encore moins de chance de se faire prendre en charge médicalement. La contamination de la femme est toujours considérée comme dégradée et dégradante». Face à cette situation dégradante, une coalition civile pour la santé reproductive avait été créée en mars 2008. Jusqu’à ce jour, la coalition a réussi à rassembler 227 signatures. Celle-ci appelle le gouvernement à reconnaître le droit des femmes à la vie, la santé et l’intégrité physique comme étant le plus élémentaire des droits humains. La coalition demande également que ce droit soit inscrit comme une priorité politique et sociale du gouvernement et que ce dernier prenne toutes les mesures nécessaires pour promouvoir ce droit conformément à ses engagements nationaux et internationaux. Selon la coalition, l’objectif de passer de 227 à 50 décès pour 100.000 naissances à l’horizon 2012 est irréalisable. «Il faut être réaliste. Il y a un retard difficilement rattrapable de la part du ministère de la Santé», indique Mme Bezad. La présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme, Fouzia Assouli, présente lors de cette rencontre, a appelé à plus de transparence de la part du ministère de la Santé. «Les statistiques sur la mortalité maternelle datent depuis une dizaine d’années. Le ministère doit nous présenter chaque année de nouvelles statistiques et un bilan de la situation».   
Cette manifestation a aussi été l’occasion de présenter les recommandations sur le séminaire «IST/sida et production de la santé reproductive». Susciter une mobilisation et un renforcement des actions d’IEC, surtout en milieu rural, pour appuyer les structures de prise en charge en matière de santé reproductive figurent parmi les principales recommandations.
La coalition souhaite aussi renforcer la formation sur les IST/sida et santé reproductive, élaborer des outils pédagogiques adaptés et inciter les hommes à promouvoir la responsabilité conjointe dans tous les aspects de la santé reproductive et de la planification familiale.

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