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Me Abderrahim Bouhmidi : «On ne peut rien reprocher au Code de la famille au sujet de la polygamie»



ALM : Six ans après son entrée en vigueur, le Code de la famille est-il arrivé à régler le problème de la polygamie ?
Abderrahim Bouhmidi : La polygamie constitue-t-elle vraiment un problème ? Je ne le pense pas car, au niveau des statistiques, il apparaît trés clairement que la question, quoique spéctaculaire, reste au demeurant trés marginale. Si problème il y avait, il résiderait plus dans sa gestion que dans son existence. C’est pourquoi, l’approche est plus pratique que légale et par conséquent on ne peut rien reprocher au Code de la famille qui semble avoir mis de puissants freins à la prolifération d’un phénomène pas du tout nouveau pour l’humanité et donc pour les Marocains. Probablement, c’est la nature versatile de l’élement masculin qui favorise le développement de cette pratique. La sociologie offre des approches et des interprétations trés interessantes par rapport à cette question.

La loi dicte, désormais, des conditions draconiennes pour les maris désireux d’avoir plusieurs épouses. Comment ces derniers arrivent-ils à contourner la loi ?
Vu l’évolution de la société et, à cause ou grâce au nouveau code, la polygamie se présente sous d’autres formes constituant de veritables subterfuges juridiques. Ainsi, on se marie désormais avec la Fatiha et c’est là un retour au mariage authentique, c’est-à-dire le mariage purement consensuel qui, d’ailleurs, est tout aussi licite religieusement que le mariage formel devant les Adouls. Sinon, c’est le recours pur et simple au concubinage. C’est dire que le probléme reste entier.

Quel rapport existe-t-il entre l’évolution de la condition de la femme et la polygamie ?
On ne peut pas établir un rapport entre une question existentielle et une situation purement juridique. La condition de la femme reste essentiellement tributaire d’une volonté politique permettant au pouvoir normatif de générer des règles protectrices de la femme. Par contre, la polygamie c’est un sentiment d’amour partagé. De l’amour pluriel je dirais.

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