Chroniques

Et l’appel retentit bien au-delà des remparts !

© D.R

Une chaîne de la paix réunissant des centaines de participants a été organisée sur les remparts de la Sqala au moment du coucher de soleil et alors que les vents soufflaient.

Essaouira est un rempart contre toutes les haines, les rages qui menacent de défaire notre monde fragile. C’est cela l’esprit d’Essaouira-Mogador !
Ces mots m’ont été envoyés vendredi, après le succès retentissant du Forum mondial des femmes pour la paix, par l’écrivain et philosophe -et ami- Driss Jaydane. Et ils reflètent parfaitement ce que les acteurs de cet événement ont vécu durant 2 jours :
2 journées émouvantes, éprouvantes, notamment lors des récits faits par les représentantes de nombreux pays, restituant les souffrances des femmes en Iran, en Afghanistan, au Liberia et tant d’autres contrées…
L’après-midi du 7 mars était consacré aux témoignages de ces femmes qui ont bouleversé l’assistance, pour autant leur courage, leur détermination transcendaient tout et ce que nous retenions de ces moments intenses était cette incroyable et inflexible volonté. Le lendemain – 8 mars – journée internationale des droits des femmes – était consacré à un atelier si bien intitulé «Les femmes et la réparation du monde». L’occasion là aussi après la projection des «Guerrières de la Paix» de Hanna Assouline de voir à quel point les femmes sont à la manœuvre, alors que leurs droits sont bien loin d’être acquis sur l’ensemble de la planète. L’objet donc était bel et bien d’interpeller les consciences, d’en appeler à la paix et de lancer un appel au monde et l’on peut dire que seuls les sourds ne l’entendront pas car symboliquement les vents et la mer ont été mis à contribution.
En effet une chaîne de la paix réunissant des centaines de participants a été organisée sur les remparts de la Sqala au moment du coucher de soleil et alors que les vents soufflaient.
Les «Salam, Shalom, Paix, Peace» qui retentissaient et la voix du chanteur Slimane ont été transportés très loin, tout comme lors de la Marche pour la Paix qui menait de Bayt Dakira à la plage, et où les jeunes de MogaJeunes et les jeunes surfeurs avaient écrit PAIX avec des pierres blanches, afin que chacun(e) puisse déposer son empreinte tout autour, sur le sable mouillé.
Là c’est la marée haute qui avait pour mission d’emmener ces empreintes à travers le globe.
Croyez-moi les centaines d’images consacrées à ces actions fortes ont quant à elles effectivement fait le tour du monde via la presse et les réseaux sociaux et ceux à qui elles étaient destinées dormiront peut-être un peu moins bien en les visualisant. Le pari de ce Forum mondial des femmes pour la paix était un véritable défi et pour le réussir il a fallu toute la détermination des Guerrières de la Paix et leur enthousiasme, alliés au soutien indéfectible de André Azoulay, à l’appui de tous les instants du maire d’Essaouira, Tariq Ottmani, et à l’engagement des jeunes de la ville et de Marocains Pluriels. C’est en fait une symbiose mise au service d’une cause qui a créé cette alchimie gagnante!
Croyez en mon expérience, cela n’est pas si courant pour que je me permette de le souligner. Parti des remparts de la ville, puisse cet Appel, porté par les Alizés, emporté par les vagues et crié par des centaines de voix -notamment de femmes- faire vivre l’esprit d’Essaouira à travers le monde. Esprit qui s’illustrera une nouvelle fois par un Ftour Pluriel d’exception dont la 11ème édition sera organisée à Essaouira le 15 avril prochain… Après 13 années d’existence (2 éditions se sont tenues virtuellement lors de l’épidémie de la Covid) c’est un peu comme si après un long périple, le Ftour Pluriel rentrait dans son port d’origine… !

par Ahmed Ghayet

Acteur associatif et culturel

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